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Revendications salariales: les travailleuses de la santé en ont «ras-le-bol»

Le 27 mai, plusieurs travailleuses de la santé ont manifesté dans les rues de Sainte-Thérèse

Revendications salariales: les travailleuses de la santé en ont «ras-le-bol»

Publié le 04/06/2021

Représentant à eux deux quelque 8 100 membres dans les Laurentides, les syndicats de la FIQ-SPSL (Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides) et de l’APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux) ont manifesté conjointement à Sainte-Thérèse le 27 mai, devant les bureaux du ministre des Finances, Éric Girard. Leurs demandes salariales qui demeurent sans réponses sont au cœur de leur mécontentement.

«Le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor continuent d’ignorer que l’expertise et les compétences exigées pour exercer des professions de soins ne sont pas compensées à leur juste valeur. Aujourd’hui, c’est au ministre Girard que nous nous adressons pour qu’il débloque des fonds et remédie à leur dévalorisation chronique. Parce qu’être payées au féminin, c’est terminé », a déclaré Julie Daignault, présidente du FIQ-SPSL.

Elle a rappelé que les négociations dans le secteur public durent depuis plus de 18 mois et que «le gouvernement Legault continue de faire la sourde oreille».

«C’est toujours deux poids, deux mesures. Il faudrait respecter la “capacité de payer” des Québécoises et des Québécois quand on demande de valoriser les professions de notre réseau public, mais le gouvernement déroule le tapis rouge pour financer du béton, creuser un troisième lien dans la Capitale-Nationale et doubler le salaire des amis du parti chez Investissement Québec. Les femmes du secteur public ont fait plus que leur part, nous exigeons maintenant la reconnaissance qui nous revient», a ajouté Chantal Daoust, présidente de l’exécutif local de l’APTS au CISSS des Laurentides.

Pénurie de personnel

Selon les dires de mesdames Daignault et Daoust, «l’importante pénurie de personnel» qui sévit actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux le rend «extrêmement vulnérable» et «compromet la qualité et la continuité de soins et de services essentiels à la population».

S’ajoute à cela, affirment-elles, l’augmentation du recours à de la main-d’œuvre en provenance des agences de placement et des laboratoires privés, «ce qui crée une instabilité au sein des équipes de travail».

«C’est encore une fois la population ainsi que les professionnelles en soins, les professionnel·le·s et les technicien·ne·s de la santé et des services sociaux qui en paient le prix», ragent-elles.

Rappelons que l’alliance APTS-FIQ revendique des augmentations de salaire de 12,4 % sur trois ans, dont 7,4 % en rattrapage salarial.

« Monsieur Girard, que faudra-t-il pour que votre gouvernement débloque les fonds afin que nos membres soient enfin reconnu·e·s à leur juste valeur? », demandent Chantal Daoust et Julie Daignault.

Les députés sollicités

Dans une publication Facebook datant du 28 mai, la FIQ en rajoute en sollicitant l’aide des tous les députés de la région. Dans un message adressé à Jean-Philippe Cotton, président-directeur général adjoint au CISSS des Laurentides, on peut notamment y lire que par sa gestion «désastreuse et dénoncée de toute part avant même la pandémie, M. Cotton a fait fuir son personnel et continu dans les mêmes décisions démontrant l’irrespect envers son personnel».

La FIQ ajoute que M. Cotton n’a pas le temps de les écouter, encore moins de trouver des solutions pour améliorer les conditions de ces milliers de travailleuses.

« Il laisse plutôt présager l’impression qu’on le dérange dans son dîner avant d’autres rencontres plus importantes selon lui».