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Photo Benoît Bilodeau – Tout ce qui se trouvait au sous-sol de cette résidence de la 37e Avenue, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, a dû être jeté.

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Photo Benoît Bilodeau – Comme on peut le voir, les dégâts ont été importants pour ces résidants de la 37e Avenue, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Sainte-Marthe-sur-le-Lac: C’est maintenant l’heure du grand nettoyage

Publié le 02/05/2019

Après avoir été évacués en catastrophe, samedi dernier, en début de soirée, c’était, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, le retour à la maison, ces derniers jours, pour de premiers résidants et, surtout, l’occasion pour eux de constater pour la première fois, l’ampleur des dégâts. Et s’il faut se fier à ce qui a été jeté au bord des rues, alors qu’on a commencé à effectuer le grand nettoyage, l’eau a été sans pitié…

Une petite tournée sur la 37e Avenue, au sud de la rue Louise, effectuée hier (mercredi), en début d’après-midi, montre effectivement que les dégâts sont importants. Sur plusieurs terrains, des meubles de toutes sortes et des matelas se côtoient. Là, une peluche, des jouets d’enfants, une guitare et même une planche à repasser jonchent parmi les détritus. Un peu plus loin, une laveuse et une sécheuse se retrouveront bientôt au dépotoir.

Même si ce secteur où l’eau s’est déversée dans les fossés faisant face aux résidences, sans envahir toutefois les terrains, semble avoir été davantage épargné par rapport à d’autres secteurs, il n’en demeure pas moins que cette crue printanière a laissé des cicatrices.

Se concentrer sur le futur

Toutes fenêtres et portes grandes ouvertes, question de bien aérer la maison, les résidants s’affairaient ainsi à effectuer le nettoyage de leur sous-sol où l’eau a monté, à certains endroits, jusqu’à six pieds.

Pour un, Yvon Paquette, qui réside dans une maison construite en 2005, dit avoir été victime des dommages collatéraux de ces inondations avec l’interruption de l’électricité et la coupe des conduites d’eau de la Ville, qui a empêché aux pompes qu’ils avaient d’évacuer l’eau des sous-sols.

«C’est décourageant, mais, pour avoir été policier durant 38 ans, j’ai vu pire que ça. J’ai aidé des sinistrés, donc je sais ce que c’est. Je me console en regardant les autres; moi, j’ai encore ma maison», de mentionner, philosophe, celui-ci.

À quelques pieds de là, Martin Lefebvre, qui ne s’attendait pas à vivre pareille situation, s’apprêtait, après avoir jeté tous les biens matériels qui se trouvaient au sous-sol, à arracher jusqu’au plafond les murs, le gypse et la laine minérale, puis à désinfecter. Il réside à cet endroit depuis 14 ans, et en est le premier propriétaire. Et, jamais, il n’a été mis au courant qu’il pouvait y avoir un quelconque risque d’inondation lorsqu’il y a construit sa maison.

«C’est pas drôle. J’avais un salon et les chambres de mes deux enfants, ainsi que ma pièce à DJ. J’ai tout perdu ce qu’il y avait au sous-sol. L’eau a monté jusqu’à six pieds, et mon plafond en a huit. Chose certaine, c’est pas pour tout de suite le retour. Ça va dépendre des assurances et du ministère de la Sécurité publique. Ça prend des sous pour effectuer des travaux. J’aime mieux ne pas y penser, et me concentrer sur le futur», d’indiquer M. Lefebvre qui loge, avec sa conjointe et ses enfants âgés de 14 et 17 ans, chez ses parents à Saint-Eustache, pour le moment. D’ailleurs, son père, masque à la bouche, était là pour l’aider, tout comme des amis.

Plus loin, toujours sur la 37e Avenue, chez Julie Gagnon et Alexandre Hébert, c’était aussi le grand nettoyage au sous-sol, où, déjà, on avait commencé à enlever le gypse et la laine, et même plusieurs morceaux de bois «2 x 4» jugés inutilisables.

«Aujourd’hui, on démolit les murs. Nous n’avons pas le choix, on jette tout. Là, ça va être carrément un mur de ciment. C’est décourageant, mais on s’entend, c’est le bordel oui, mais ce n’est que du matériel. La partie qui me décourage, c’est que nous, c’est un refoulement d’égout. Pour les assurances, ce sera une question de centimètres à savoir si l’eau a touché à la portion de mon terrain ou celle de la Ville», de raconter Mme Gagnon, qui écoutait, avec sa petite famille, un film lorsqu’elle a été mise au courant de l’ordre d’évacuation.

En fait, les seuls qui semblait bien s’accommoder de la situation, ce sont, selon toute vraisemblance, ces ferrailleurs croisés sur cette même 37e Avenue qui avaient rempli la boîte de leur camion et de leur remorque d’items qui avaient été jetés.

Comme quoi que le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres…