Le deuxième volet du projet, qui sera réalisé cet été, consiste à sensibiliser et à éduquer la
population du lac des Deux Montagnes au sujet des PAEE. La patrouille avait pour but de sillonner les secteurs du lac qui ont une faible profondeur afin d’y identifier des PAEE. La patrouille de détection des PAEE dans la région du lac des Deux Montagnes et de la rivière des Outaouais a permis l’enregistrement de 2 859 points d’échantillonnage, répartis
sur une superficie de 32 km² (3 200 ha).
Plusieurs plantes
La patrouille s’est étendue sur 9 jours, totalisant 87 heures. Parmi les points d’observation enregistrés, 542 recensent la présence de plants de myriophylle à épis, trois de châtaigne d’eau et un seul de potamot crépu. Une colonie d’hydrocharide grenouillette a aussi été trouvée dans la Petite Baie du Parc national d’Oka.
La patrouille a donc permis de repérer des PAEE à différents endroits sur la rive nord du lac des Deux Montagnes, notamment le long des berges du Parc national d’Oka, dans la Petite Baie, dans la baie des Indiens, dans la baie de Saint-Placide, aux alentours de l’île de Carillon et le long des berges de Saint-Placide et de Saint-André-d’Argenteuil.
Trois jours de patrouille de plus ont été effectués sur les berges afin de repérer des plantes
exotiques envahissantes qui pourraient pousser sur la rive dans certaines zones ciblées du
territoire à l’étude, notamment en bordure de terrains ou dans des marais. Les principales
espèces identifiées sont la salicaire commune, le butome à ombelles et le roseau commun
(phragmite).
La problématique des PAEE
Le lac des Deux Montagnes est un trésor de biodiversité, dont profitent plusieurs dizaines de
milliers de plaisanciers chaque année. Cependant, l’introduction et la propagation de plantes
aquatiques exotiques envahissantes constituent une menace réelle pour l’écosystème du lac,
car elles ont un impact néfaste sur les communautés animales et végétales indigènes
(originaires du Québec).
En arrivant sur un nouveau territoire, les PAEE compétitionnent avec les espèces végétales indigènes pour leurs ressources. Ceci peut entrainer une modification dans les patrons de distribution des espèces locales et peut nuire à la faune qui dépend de ces espèces pour s’abriter ou se nourrir, comme les poissons, les oiseaux ou les invertébrés aquatiques.
Certaines PAEE, comme le myriophylle, peuvent former des colonies très denses, à un point
tel que la baignade et la navigation y deviennent impossibles. Les impacts qu’ont les PAEE sur
les activités récréotouristiques entraînent une diminution du nombre de visiteurs sur le plan
d’eau et dans la région, d’où les conséquences au niveau socioéconomique.
Sensibilisation
Le lac des Deux Montagnes est très vulnérable à l’arrivée et la propagation de PAEE en raison
du grand nombre de plaisanciers qui utilisent le plan d’eau et les rampes de mise à l’eau qui
l’entourent. Comme beaucoup de PAEE ont la capacité de se multiplier par fragmentation des
plants, le passage d’embarcations sur une colonie augmente considérablement la probabilité
que l’espèce se disperse. De plus, les fragments de PAEE qui demeurent accrochés aux
embarcations (bateaux, canots, planches, moteurs, etc.) et à l’équipement (rames, pagaies,
équipement de pêche, ancres) ont la capacité de résister à la dessiccation et de coloniser des
nouveaux cours d’eau si les plaisanciers vont sur un autre lac ou une autre rivière dans les
jours qui suivent.
Afin qu’un maximum de citoyens et de plaisanciers du lac des Deux Montagnes soient au
courant de la problématique des PAEE, le COBAMIL réalisera des activités de sensibilisation
au début de l’été 2019. Ces activités auront pour but d’informer les citoyens de l’état des
colonies de PAEE dans leur secteur et de leur parler de la biologie et du mode de propagation
Comment reconnaître les PAEE?
L’outil de détection «Sentinelle» est une base de donnée sur les espèces exotiques
envahissantes (EEE) au Québec, disponible sur le Web et en application mobile. Cet outil
contient des fiches d’identification et de l’information sur plusieurs EEE présentes ou
susceptibles d’être présentes au Québec. Il s’agit donc d’un excellent outil pour bien identifier
les PAEE. Il est aussi possible d’y enregistrer des observations afin de permettre un meilleur
suivi de la propagation de ces espèces. Également, le COBAMIL visitera les rampes de mise à
l’eau publiques et privées ainsi que les marinas du territoire lors de journées de fort
achalandage afin de distribuer des dépliants des différentes espèces observées dans le lac des Deux Montagnes.
Comment limiter la propagation des plantes?
Diverses habitudes faciles à adopter permettent de réduire le risque de propagation des
PAEE. Parmi ces habitudes, on retrouve l’inspection et le nettoyage des embarcations et de
l’équipement aquatique à chaque sortie d’un plan d’eau et l’évitement des colonies de PAEE
lors de la navigation sur un plan d’eau. En ce qui concerne les espèces que l’on retrouve sur
les berges, il est conseillé d’éviter de rejeter des fragments de plantes inconnues en milieu
naturel ainsi que de s’informer sur les espèces que l’on plante dans son jardin afin de s’assurer
qu’elles n’ont pas un potentiel d’envahissement dans la nature. Pour plus de mesure de
prévention, suivez le COBAMIL sur Facebook afin de connaître nos futures sorties de
sensibilisation et venir nous y voir!
De plus, le COBAMIL organise une soirée d’information le lundi 17 juin 2019, à la Salle des
loisirs de Oka (174, rue Saint-Jean-Baptiste). Plusieurs conférenciers seront sur place afin
de donner davantage d’informations et conseils sur le sujet. Vous êtes invités à y participer
et vous inscrire en appelant au COBAMIL ou par courriel au ngoller@cobamil.ca.
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plantes aquatiques envahissantes