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Une cinquantaine d’agriculteurs ont convergé vers l’église d’Oka, jeudi, pour s’opposer à la mine.

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Paul Audet, l’un des fiduciaires d’Éco-Niobium.

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Une cinquantaine d’agriculteurs ont convergé vers l’église d’Oka, jeudi, pour s’opposer à la mine.

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«Oka n’est pas à vendre!», dit le maire Quevillon

Publié le 03/04/2017

Les citoyens ont été nombreux à répondre à l’appel des maires Quevillon et Proulx.

Invités à l’église d’Oka, jeudi, par le maire dOka, Pascal Quevillon, et son homologue de Saint-Joseph-du-Lac, Benoît Proulx, afin de s’exprimer au sujet de la possible réouverture de la St. Lawrence Columbium, les citoyens ont été nombreux à répondre à l’appel. Applaudis à maintes reprises par une foule qui, visiblement, s’est positionnée contre le projet, les élus ont réitéré leur intention de tout faire pour empêcher Ressources Éco-Niobium (RENI) de mener à terme ses intentions de rouvrir la mine.

Insistant d’abord sur le fait que «chacun d’entre vous êtes responsable et libre de suivre la voie qui vous semble juste et d’ouvrir la porte à ce qui vous paraît bien», le maire Quevillon a été le premier à prendre la parole. Après être revenu sur les évènements qui ont poussé le conseil municipal d’Oka et le conseil mohawk de Kanesatake à autoriser, à l’automne 2015, RENI à présenter son projet à la population, c’est flanqué de la directrice générale de la municipalité, Maria Daoust, qu’il a réitéré son désir de décontaminer le site minier en profitant de la subvention promise par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

«Aujourd’hui plus que jamais, a-t-il poursuivi, c’est le moment de se mobiliser, d’unir nos voix et de lancer un message clair. […] Ensemble, on va dire non et nous y mettrons tous les efforts nécessaires afin de fermer la porte une fois pour toutes! […] Oka, c’est beau, c’est paisible, c’est harmonieux, mais ce n’est surtout pas à vendre!»

Le maire Proulx a abondé dans le même sens que M. Quevillon. Sous le regard attentif de la députée Sylvie d’Amours, présente pour signifier son appui, et de son directeur général, Stéphane Giguère, il a pris position.

«Le sol contient une eau d’une très grande qualité qui n’a pas de prix, a lancé Benoît Proulx. Nos conseils municipaux respectifs ne sont pas prêts et ne seront jamais prêts à confier la gestion de l’eau souterraine à un projet minier. Ne touchez pas à notre eau!»

Les agriculteurs manifestent

Les agriculteurs de la région ont par ailleurs répondu en grand nombre à l’invitation lancée par l’Union des producteurs agricoles (UPA) Deux-Montagnes et son directeur Richard Maheu, de prendre d’assaut, au volant de leurs tracteurs, les rues avoisinant l’église d’Oka. Partis de Saint-Joseph-du-Lac, ils ont investi les lieux pour indiquer qu’eux aussi, comme nombre de citoyens, sont contre la présence d’une mine en secteur agricole.

Rencontré en entrevue dans les locaux de l’UPA de Saint-Eustache, mercredi, M. Maheu, au nom des producteurs agricoles qu’il représente, a répété, un peu plus de 24 heures plus tard, les mêmes propos qu’il avait tenus en privé. Insistant sur le fait que ses producteurs se sont fait «solliciter pendant une partie de l’année», allant même jusqu’à parler de «harcèlement», celui qui agit à titre de président de l’UPA Deux-Montagnes depuis le début des années 2000 a rappelé que la région n’était pas devenue un fleuron de l’agrotourisme du jour au lendemain.

«Je peux vous dire que mes producteurs en investissent du temps et ce n’est pas vrai qu’ils vont délaisser l’agriculture au détriment d’une mine qui ne sera que de passage! Personne ne me fera accroire qu’une mine va attirer des visiteurs pour faire de l’agrotourisme. Ce n’est pas vrai!» a martelé M. Maheu, avant d’ajouter qu’il offrait donc son appui aux maires Quevillon et Proulx.

«La mine, elle ne rouvrira pas tant que je serai là!»

S’ensuivit une longue période de questions au cours de laquelle plusieurs citoyens ont pris la parole contre la mine. Alors que certains ont émis des réserves quant à la qualité de l’air avoisinant un terrain minier, d’autres ont affirmé ne pas comprendre pourquoi la municipalité devait une fois de plus se défendre contre ce projet qu’ils croyaient mort et enterré.

Le représentant d’Éco-Niobium reconduit vers la sortie

Lors de la rencontre citoyenne tenue en l’église d’Oka, Paul Audet, l’un des fiduciaires identifiés par Ressources Éco-Niobium pour présenter le projet à la population, a été reconduit gentiment vers la sortie par des citoyens après qu’on lui ait demandé d’attendre la période de questions pour intervenir.

C’est sous les huées et les cris de la foule que Paul Audet a été escorté dans l’allée de l’église après avoir voulu intervenir, à la suite du discours initial du maire Quevillon. Voyant qu’il n’était pas le bienvenu, M. Audet a choisi de quitter de son propre chef l’enceinte de l’église, renonçant ainsi à faire valoir son point de vue.

Toutefois, avant son départ, celui qui arpente les rues du Mont Saint-Pierre, depuis novembre dernier, pour aller à la rencontre des citoyens, avait eu le temps de remettre au représentant de L’ÉVEIL le discours de quatre pages qu’il s’apprêtait à prononcer.

Rappelant d’abord qu’il a voté pour Pascal Quevillon lors des élections municipales de 2013, M. Audet souhaitait revenir, comme l’avait fait le maire d’Oka quelques minutes plus tôt, sur les événements des derniers mois.

Il aurait aussi, s’il avait attendu la période de questions, interpelé le maire Quevillon sur la promesse qu’il avait faite lors de la 2rencontre citoyenne, en mars 2016, de tenir un référendum afin de permettre à l’ensemble de la population de se prononcer sur le projet.

«Cet exercice démocratique n’a jamais été initié par vous! Nous sommes en voie de le faire à votre place par une consultation citoyenne individuelle», comptait-il affirmer.

Paul Audet aurait également évoqué que seulement 10 % de la population s’était prononcée contre le projet lors de la 4rencontre citoyenne, tenue en avril 2016, rencontre qu’il qualifie «d’antidémocratique».

«Donc, 90 % de la population ne s’est jamais prononcée sur un projet de cette importance. J’ai été renversé cette décision!» écrit-il dans le discours qu’il comptait livrer.

Il aurait ensuite mentionné que 70 familles sur les 95 qu’il a rencontrées dans les secteurs du Mont Saint-Pierre, et des rangs Sainte-Sophie et de l’Annonciation, lui ont dit être en faveur du projet.

«Monsieur le Maire, ce projet revu et corrigé a donc reçu l’aval d’environ 190 citoyens qui ont droit de vote dans ces secteurs directement touchés.»

Paul Audet aurait aussi parlé «d’attaque à la liberté d’expression», de «soirées partisanes», du fait que les citoyens sont induits en erreur lorsqu’il est question des craintes de perdre la subvention de 1,4 M$ pour la décontamination de la mine et de la possible cohabitation «en toute harmonie» entre Oka et la mine.

Il aurait conclu en disant: «Je m’adresse aux citoyens d’Oka qui ont compris les bénéfices du projet et aux indécis qui pourraient se trouver dans l’assemblée. […] Forts de votre appui, vous pourrez compter sur les fiduciaires du projet. Nous continuerons dans cette direction».