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Le sous-financement en région dans la mire des élus municipaux des Laurentides

Le CPÉRL est composé des préfets des sept municipalités régionales de comté (MRC) de la région des Laurentides et du maire de la Ville de Mirabel.

Le sous-financement en région dans la mire des élus municipaux des Laurentides

Publié le 09/11/2022

Lors du Symposium Laurentides qui s'est tenu le 7 novembre dernier, les élus municipaux des Laurentides, par le biais du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL), ont réitéré leurs demandes au gouvernement du Québec afin d'obtenir en région sa juste part des investissements de la province.

L’importante croissance de la population que connaît les Laurentides depuis plusieurs années continue de creuser, dénoncer les élus municipaux à l’issue de ce symposium, un fossé entre les investissements du gouvernement du Québec en région et la réalité démographique actuelle. Cette augmentation exceptionnelle de la population laurentienne a évidemment contribué à accroitre le sous-financement avec lequel doit composer leur région.

Entre 2001 et 2021, ce sont près de 175 000 personnes supplémentaires qui ont choisi la région administrative #15 comme lieu de résidence, ce qui représente en 2021 une augmentation de plus de 37 % par rapport au chiffre de 2001.

« On peut donc affirmer sans se tromper que les investissements de la part du gouvernement du Québec dans la région n’ont assurément pas suivi cette courbe de croissance. « Dans le prochain plan québécois d’infrastructure (PQI), les préfets et les élus municipaux de la région des Laurentides s’attendent à un redressement majeur des investissements sur l’ensemble du territoire », mentionne, dans un communiqué de presse, Scott Pearce, président du CPÉRL et préfet de la MRC d’Argenteuil.

Le dossier de la santé , une priorité

La Coalition Santé Laurentides (CSL), une initiative du CPÉRL qui a pour mission de dénoncer la situation actuelle et de réclamer au gouvernement du Québec un financement équitable en soins de santé et services sociaux, a, par ailleurs, adressé une demande auprès du ministre responsable de la région des Laurentides, Benoit Charette, afin que celui-ci rencontre l’ensemble des députés de la région.

Comme le précise Marc L’Heureux, vice-président du CPÉRL, président de la CSL et préfet de la MRC des Laurentides, l’objectif de cette rencontre vise à discuter de la situation des six centres hospitaliers de la région.

« Le constat de la vétusté de tous les hôpitaux de la région est très clair. Il est temps de passer à l’action et de les remettre à niveau. Ils n’ont pas été conçus pour servir 650 000 citoyens, en plus des villégiateurs à affluence touristique qui augmente sans cesse. Il est important que cette situation soit redressée, c’est une question prioritaire pour nos citoyens en région, » souligne M. L’Heureux.

Avec 7,5 % de la population québécoise, la région reçoit moins de 5 % du budget en santé, tient à rappeler le CPÉRL. Les manques d’espaces et d’équipement viennent amplifier les problèmes de recrutement des professionnels dans le milieu de la santé, déjà difficiles en période de pénurie de main-d’œuvre.  Cette situation cause des impacts majeurs sur la santé de la population. Les listes d’attentes s’allongent et les attentes pour des tests diagnostiques créent énormément d’anxiété.

De plus, ces délais causent souvent une détérioration de l’état de santé des patients, tant mental que physique. Le CPÉRL demande donc que les investissements en infrastructure et l’accès aux soins et services reflètent les réalités actuelles de la région, et ce, partout sur le territoire des Laurentides, sans exception.

« MM. Legault et Dubé, respectivement premier ministre du Québec et ministre de la Santé, avaient mentionné lors de la campagne électorale que des sommes importantes seraient prévues au prochain PQI afin de rétablir la situation dans les centres hospitaliers de région. Nous sommes confiants de les voir respecter leurs engagements, » conclut M. Pearce. 

Transport et mobilité

Bien que les enjeux en transport et en mobilité soient différents d’une MRC à l’autre, les préfets des sept MRC et le maire de Mirabel font unanimement le constat que la situation n’a pas cessé de se détériorer dans les 30 dernières années. Que ce soit en matière de sécurité routière sur la route 117 dans les Hautes-Laurentides ou les axes autoroutiers plus au sud, les infrastructures routières actuelles ne répondent plus à la réalité régionale de 2022.

La forte croissance démographique, partout sur le territoire, provoque une pression majeure sur le réseau routier des Laurentides. Au cœur de la croissance économique régionale, l’axe sud-nord constitue aussi le lien de desserte routier des régions québécoises situées plus au nord qui, elles aussi, voient leurs déplacements routiers augmenter.

En ajoutant à cela la croissance de la population laurentienne et l’activité touristique toujours en augmentation, le flux de véhicules s’accroit sans cesse sur les routes de la région. Les infrastructures routières actuelles sont clairement inadéquates. La région des Laurentides se situant pratiquement en queue de peloton pour le financement en matière de transport, le CÉPRL exige de la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, des engagements fermes sur un réinvestissement sans précédent dans les Laurentides.

Connaissant un déficit de maintien d’actifs (DMA) qui nécessite des investissements importants, des sommes dépassant les 292 M$ en sus de ce qui est actuellement prévu au Plan québécois des infrastructures (PQI) pour la région sont nécessaires pour remédier à la situation actuellement difficile en région. 

Des espaces verts à protéger

Pour la région des Laurentides, de poursuivre le CPÉRL, sa nature est d’une importance touristique et économique majeure. Les montagnes, lacs, rivières et forêts sont des attraits importants de la région des Laurentides qui en regorge.

Troisième région touristique du Québec, les Laurentides comptent sur des villégiateurs à affluence touristique et un afflux constant d’excursionnistes qui souhaitent bénéficier de ses attraits.

« Les espaces verts sont cependant soumis à la pression du marché qui a tôt fait de restreindre leur nombre et leur accès. En effet, les espaces verts des Laurentides ont subi une hausse importante de leur valeur, sur le marché comme dans l’évaluation foncière, de telle sorte qu’il devient exorbitant et difficile pour la plupart des municipalités de les acquérir pour les conserver et les mettre en valeur. Ainsi, les élus municipaux de la région des Laurentides sont d’avis que l’accès à la nature laurentienne nécessite un soutien de la part du gouvernement du Québec, tant au niveau financier qu’en matière de moyens législatifs ou réglementaires pour permettre aux municipalités d’acquérir, de conserver et de mettre en valeur les espaces verts laurentiens par un engagement des partis politiques pour le financement adéquat des régions du Québec », de conclure les élus municipaux de la région des Laurentides. 

Rappelons, enfin, que le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL) représente et soutient les intérêts de la région des Laurentides auprès des instances gouvernementales.

Formé des préfets des sept municipalités régionales de comté (MRC) et du maire de la Ville de Mirabel, le CPÉRL travaille à concilier les efforts des décideurs de chaque territoire.