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Rien n’arrête Alain Boulianne quand il est question de course à pied, même habillé en père Noël!

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Alain Boulianne a, bien évidemment, célébré comme il se doit ce 40 000e km de course à pied franchi au mois d’octobre dernier devant sa résidence de Saint-Eustache.

Un tour du monde à la course à pied pour Alain Boulianne

Publié le 25/12/2020

Peu de personnes peuvent se vanter d’avoir effectué l’équivalent du tour du monde à la course à pied. C’est pourtant l’exploit qu’a réussi Alain Boulianne lorsqu’il a franchi, en octobre dernier, son 40 000e km de course, au terme d’un 51e marathon qui s’est terminé (c’était planifié à l’avance!) tout juste devant sa résidence de Saint-Eustache.

Car, 40 000 km, précisons-le, c’est l’équivalent de la circonférence de la planète Terre qui mesure plus précisément, n’étant pas tout à fait ronde, 40 075 km à l’équateur ou 40 007 km passant par les pôles, selon les calculs effectués par des mathématiciens et des physiciens.

Il faut, bien sûr, être un véritable passionné pour accumuler un tel kilométrage et Alain Boulianne l’est assurément, comme en font foi les 51 marathons qu’il a effectués à ce jour, dont un mémorable 42,2 km en Grèce, de la ville de Marathon jusqu’au mythique stade d’Olympie, à Athènes.

Une passion avec un grand «P»

«C’est une passion avec un «P» en lettre majuscule; une histoire d’amour entre moi et la course», reconnaît sans détour Alain Boulianne pour qui tout a commencé en 1982, à l’âge de 19 ans, alors qu’il décidait, avec un ami, de s’inscrire au Marathon de Montréal, à une époque où la course à pied était des plus populaires.

«À l’époque, ça faisait un peu plus d’un an que je m’étais joint aux Forces armées canadiennes, à Saint-Jean d’Iberville. Mon entraînement de base était complété et j’avais un peu de temps libre. J’étais en forme. Mon ami et moi, on se cherchait un défi et, sans trop savoir dans quoi on s’embarquait, en pensant qu’avec un peu d’entraînement, on avait ce qu’il fallait pour effectuer un marathon. Et il est arrivé ce qui est arrivé, cela a été très, très, très difficile. J’ai quand même complété le marathon tant bien que mal, mais j’ai aussi appris. La même année, j’ai fait le Marathon de Chicoutimi, et là, ç’a été beaucoup mieux. Après, c’est devenu une drogue. Plus t’en fais, plus tu veux en faire», se remémore, encore amusé par ses débuts, ce natif d’Arvida, au Saguenay, qui réside à Saint-Eustache depuis 12 ans.

Des km soigneusement consignés

Au fil des années, évitant les blessures majeures, l’homme qui approche les 58 ans a donc pratiqué la course à toutes les sauces possibles ou à peu près. Il a notamment couru 100 km sans arrêt pendant 13 heures ½ lors d’un Relais pour la vie à Deux-Montagnes, porté 50 livres de sable sur ses épaules au «15 km des Pichous à Chicoutimi», effectué des courses en forêt, pris part aux 22 marathons à Québec (il n’en pas manqué un), un fait d’armes que détiennent seulement 17 autres coureurs. Ou tout simplement couru dans son patelin ou dans la région immédiate. Aucune température ne l’arrête, même à moins 40 degrés!

Tous les kilomètres parcourus ont soigneusement été notés selon un plan de valorisation de l’activité physique des Forces armées canadiennes et qu’il a adapté pour la course à pied. «Un km équivalait à un point; en les accumulant, on avait droit à à des certificats que nous remettait un commandant ou un général. Lorsque j’ai quitté les Forces armées, j’ai conservé ce système. J’avais alors à peu près 20 000 km d’accumulés. C’est pour ça que les 40 000 km sont répertoriés; ce n’est pas de l’a peu près», d’expliquer le marathonien.

Parmi toutes ces courses, il y a évidemment celle – son 50e marathon – effectuée le 19 novembre 2019, en Grèce, dont il garde un souvenir impérissable, malgré la difficulté du parcours.

«Disons que je me suis payé la traite! Il y avait des coureurs provenant de nombreux pays arborant leurs couleurs, comme je l’ai fait moi-même. Je dois avouer que j’ai pensé à plein de choses en courant, à tout ce bagage accumulé, aux mille et un sacrifices de ma femme, à mon père décédé, qui aurait bien aimé me voir, à ma mère. Cela a été un moment magique qui a passé très vite«, se remémore l’Eustachois, avec encore la chair de poule sur les bras en évoquant ce périple.

Course des pères Noël et autres projets

Alain Boulianne, c’est aussi le visage de la Course des pères Noël dans les rues de Saint-Eustache qui, n’eut été la COVID-19, aurait été tenue pour une 13e année de suite, à la mi-décembre. «Chaque année, entre 100 et 150 coureurs et coureuses, tous costumés en habit de père Noël, courent 6 km pour les grands pères Noël et 1 km pour les petits Lutins. Lors des deux dernières éditions, la course s’est associé au Fond de la vulnérabilité de Saint-Eustache, en partenariat avec les policiers de Saint-Eustache, raconte-t-il, disant apprécier les facilités mises en place pour les coureurs par sa ville d’adoption.

Ce tour du monde maintenant complété, Alain Boulianne n’a pas pour autant – c’est un passionné, ne l’oublions pas – l’intention de cesser de courir. Il a d’autres projets en tête, comme parcourir la distance entre Mont-Laurier et Saint-Eustache (environ 200 km), en compagnie de son bon ami Gilles Gosselin, en alternant course et vélo aux 10 km; ou encore se rendre à la course en Gaspésie, via la route 132.

«Pour moi, c’est un mode de vie. Ce n’est pas une corvée. Je cours pour le plaisir», de conclure un Alain Boulianne qui, soyez en sûr, en aurait encore long à raconter.