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OSÉES Ste-Scho: Un comptoir d’aide présent dans sa communauté

Publié le 18/12/2022

Depuis le début de la pandémie, une nouvelle administration s’est installée au comptoir d’entraide de Sainte-Scholastique. Véronique Nantel en est maintenant la directrice et a donné un regain de vie à l’organisme. 

En janvier 2021 est arrivée cette nouvelle administration : un tout nouveau conseil d’administration ainsi que sa directrice, Véronique Nantel, également propriétaire et seule employée rémunérée.

« On a repris des locaux vides. Donc on est reparti à zéro », confirme celle-ci, ajoutant avoir eu beaucoup de travail administratif pour restructurer. Quatre bénévoles réguliers viennent donner de quelques heures à une journée, chaque semaine. 

L’organisme est enregistré au registre des entreprises depuis 2012. La directrice mentionne cependant qu’elle veut en faire une nouvelle version. Elle en a d’ailleurs changé le nom pour Osées Sainte-Scho de manière non officielle. L’acronyme signifie organisme social écoresponsable d’entraide et sans jugement. Un nom qu’elle estime porteur de sens et représentatif de ce qu’elle veut offrir à la société.

Qui est-elle ?

La nouvelle directrice a toujours vécu dans les valeurs d’entraide. Le bénévolat était très présent pour elle dans sa jeunesse. Avec le temps, son frère a eu des moments plus difficiles, puis est devenu travailleur de rue. « J’allais travailler avec lui et je voyais le pouls. J’ai eu une autre vision de l’itinérance », exprime Véronique.

Avant son arrivée à la tête du comptoir, elle était marchandiseuse, un travail qui met en valeur les produits des commerces. Elle a également une formation comme fleuriste. « Je rêvais à l’époque de gagner à la loterie pour donner mes fleurs dans des centres pour personnes âgées », se souvient-elle.

Une opportunité s’est offerte à elle : celle de travailler quelques mois dans un café dédié à l’itinérance. Un remplacement qui a changé sa vie. « J’ai tellement aimé, qu’à la fin des trois mois, j’ai pleuré plus que jamais. Je me demandais même si je devais retourner aux études », mentionne la femme d’affaires, expliquant que c’est à ce moment qu’elle a eu la piqûre.

En apprenant que le comptoir était à vendre, et se sachant sur le point de finir son congé de maternité, elle s’est alors lancée dans le projet le plus fou de sa vie : le comptoir d’entraide de Sainte-Scholastique. « Deux ans plus tard, je suis rendue là. Et je ne te cacherai pas que j’ai pensé abandonner au moins une fois par mois », souligne la directrice.

Plusieurs défis 

Malgré le loyer élevé, les affaires vont assez bien pour l’Organisme à But Non-Lucratif (OBNL). Le nombre de clients et d’ailleurs en augmentation. Avec la pandémie, Véronique Nantel dit avoir vu le changement de clientèle. Une classe n’ayant auparavant pas eu de tels besoins vient maintenant chercher de l’aide dans son commerce. 

« La clientèle d’un comptoir d’entraide, ce n’est pas nécessairement des gens dans le besoin. Mais je ne peux pas faire la différence si je ne sais pas le besoin », soutient-elle, rappelant que les apparences sont souvent trompeuses.

Le comptoir d’entraide continue à offrir des services de ventes de vêtements, accessoires et autres petits objets en tout genre. Tous les prix sont affichés, afin de faciliter les choses aux clients. Les dons reçus par les citoyens sont donc triés et, la plupart, placé dans les rayons. Une grande quantité d’objets sont cependant liquidés à plus petit prix et en lots. « Mes cabanons débordent », mentionne-t-elle en montrant la pile de sacs de vêtements qui s’y trouvent. « Je suis certaine que là-dedans, il y a des choses incroyables que je pourrais vendre. Mais je ne peux pas, parce que je ne suis pas capable de les récupérer. Je ne suis déjà pas capable de gérer en avant ! »

En plus de la vente d’objets, elle offre de l’aide à plusieurs organismes en tout genre. Des manteaux pour les itinérants, du matériel de base pour les premiers arrivants, etc. « Ça entre dans nos dons qui sont très matériels », explique-t-elle. Elle a également une liste de plusieurs ressources qui peuvent être fournies en cas de besoin à ses clients.

Véronique a plus d’un projet en vue pour faire grandir la visibilité de son OBNL. Elle compte d’abord finaliser l’aspect administratif le plus rapidement possible. Elle espère également pouvoir engager un employé supplémentaire. 

N’ayant actuellement pas l’espace ni les équipements pour de l’aide alimentaire, elle veut initier un partenariat avec Tous à table afin de placer un réfrigérateur communautaire dans son local.La propriétaire du comptoir rappelle que son commerce est ouvert à tous, peu importe le revenu. Tous y sont bien accueillis et c’est avec ceux qui donnent davantage qu’elle pourra ensuite donner au suivant. « Je sais qu’un jour, je vais pouvoir aider plus que ce que j’aide maintenant », conclut-elle.