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Orthophonie-laurentides exige du changement

Orthophonie Laurentides Exige Du Changement

Orthophonie-laurentides exige du changement

Publié le 20/08/2017

Selon des spécialistes, la région fait face aux coupures de financement et au manque urgent de personnel intervenant auprès des personnes ayant des troubles de la communication, telles la dysphasie et la dyslexie. Maryse Campeau, une orthophoniste de la région, a créé le Mouvement Orthophonie-Laurentides, qui cherche à joindre les divers élus et mobiliser la communauté autour de cette problématique.

Le besoin est flagrant selon elle. Le but premier du mouvement est d’augmenter le nombre d’orthophonistes exerçant sur le territoire pour offrir de meilleurs services aux citoyens. En effet, les spécialistes assistent impuissants à l’augmentation de la population laurentienne. Le manque est synonyme de sous-financement, d’inefficacité et de longues listes d’attente pour un diagnostic et une intervention efficace.

«Nous avons sorti les chiffres. En ce moment, nous constatons un ratio de 17 orthophonistes pour 10 000 habitants de la région. Pour comparer, Montréal est à 37 et les spécialistes voient des trous de service malgré ce nombre plus élevé» , de mentionner Mme Campeau, tout en précisant que les Laurentides ont un besoin urgent vu les récentes données démographiques.

En effet, la région a un taux de croissance qui dépasse de loin la moyenne provinciale. Les spécialistes ne peuvent supporter le poids. «Dans notre région, on est à 14 % de croissance démographique. La moyenne provinciale est à 3 %.»

Plus d’argent

Pour l’instant, les listes d’attente de service sont très longues. Le mouvement demande plus de financement pour alléger le fardeau. Mme Campeau, de son côté, souhaite voir un investissement en intervention précoce, un volet essentiel qui a été «délaissé» avec les années.

«La meilleure chance de réussite se retrouve dans une intervention précoce chez les enfants de 0 à 3 ans. Le Québec accuse un retard et n’affiche pas d’informations concernant le nombre d’enfants traités et les sommes d’argent investies en orthophonie. En Ontario, on a réglé le problème en 1996. Depuis, ils chapeautent un programme destiné aux enfants de 0 à 5 ans. En 2014, les listes d’attente se sont allongées. En réponse, ils ont injecté 14 millions de dollars sur 2 ans pour désengorger» .

Avis professionnel et démarches

Mme Campeau a entrepris diverses démarches pour diffuser et défendre sa position. Elle a transmis un avis professionnel expliquant la problématique à une dizaine de ministres, dans le but d’avoir des appuis au sein de la classe politique. Les élus de l’Assemblée nationale ont tous reçu une copie du document, tandis que certains souhaitent parrainer une pétition sur le sujet.

La spécialiste souhaite également mobiliser ses collègues et la population, entre autres, en approchant les groupements de gens d’affaires de la région dans un but de sensibilisation.

«Je veux montrer qu’il y a une rentabilité à agir plus tôt pour sauver de l’argent plus tard, mais il faut que la population se lève et demande les services pour les obtenir» , de conclure l’orthophoniste.

Enfin, pour plus d’informations concernant le mouvement Orthophonie-Laurentides, il suffit de visiter sa page Facebook, au [https://www.facebook.com/orthophonielaurentides/].