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Géothermie à l’école: Une innovation que l’on reverra dans la région

Photo Stéphanie Prévost Guillaume Marchand, chargé de projets au CSSMI, Olivier Paquet, ingénieur chez GBI, et Jasmin Faucher, ingénieur junior chez GBI, devant le système d’échangeur de chaleur de l’école.

Géothermie à l’école: Une innovation que l’on reverra dans la région

Publié le 17/12/2023

Depuis un an maintenant, l’école primaire de la Clé-des-champs à St-Augustin est plus verte grâce à un système basé sur la géothermie. De par le type de projet, soit des puits à colonnes permanentes (PCP), l’établissement scolaire devient la première institution au Canada à en bénéficier.

Le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) a depuis quelques années des plans pour la réduction de GES. « Ici, avant, on avait un système au mazout. C’est un risque environnemental en plus d’être une source désuète », mentionne Guillaume Marchand, chargé de projet pour le CSSMI, soulignant l’importance du changement pour une énergie plus propre.

La firme de génie-conseil GBI a reçu un prix au cours de l’automne récompensant l’innovation de ce projet. La géothermie est présente dans 15 écoles du centre de services, mais rien comme à l’école de la Clé-des-Champs. « L’innovation dans ce projet-là est majoritairement là, dans la cour d’école », explique Jasmin Faucher, ingénieur junior chez GBI. L’installation de l’ensemble s’est faite au courant de l’été 2021, mais c’est seulement un an plus tard qu’il a réellement été mis en marche.

Comment ça marche ?

Le fonctionnement du système est simple. Six puits ont été creusés dans la cour d’école, un d’injection et cinq de pompage. Ils plongent 135 m sous la surface jusqu’à la nappe phréatique. L’eau est ensuite pompée, puis filtrée dans la salle mécanique de l’école. « C’est de l’eau souterraine, donc il y a possibilité qu’il y ait des sédiments », soutient M. Faucher.

L’espace a donc été optimisé selon les locaux disponibles de l’école pour réussir à installer l’ensemble des composantes nécessaires. Le nombre de puits est donc moindre face à ce qui se fait habituellement. « C’est le même réseau qu’un système de géothermie conventionnel. C’est juste l’échangeur extérieur qui est différent », souligne M. Marchand, ajoutant que cela permet de réduire à la fois le nombre de forages, mais également le temps que cela prend.

Deux échangeurs de chaleur sont également présents, contrairement aux nombreux projets qui n’en contiennent qu’un. « On travaille avec l’eau souterraine et même s’il y a un filtre, il peut tout de même avoir des particules qui passent », rappelle Jasmin Faucher. Ainsi, avec deux échangeurs, le système ne sera jamais complètement à l’arrêt pendant un entretien.

À long terme

« Ça a pris 12 à 14 mois pour concevoir et faire les tester du produit », ajoute Olivier Paquet, ingénieur sénior pour la firme GBI. Ainsi, ils ont été nombreux à mettre la main à la pâte pour remplir l’ensemble des contraintes.

Le projet a également été ciblé afin de permettre des études plus poussées par le ministère de l’Éducation du Québec et Polytechnique Montréal. L’idée est d’en comprendre les bienfaits sur un plus petit édifice que ceux qui accueillent normalement les puits à colonnes permanentes. Ces études auront lieu dans les prochaines années après que des données aient été prises sur plusieurs saisons. La Polytechnique a d’ailleurs beaucoup aidé la firme, comme des recherches sur les colonnes permanentes y sont en cours depuis quelques années déjà.

Pour le CSSMI, le projet est concluant et plusieurs entreprises et centre de services les contacts afin de confirmer l’efficacité du projet. « Jusqu’à maintenant, ça va très bien. C’est fort probablement ce qu’on va utiliser comme technologie dans un prochain projet de conversion », affirme fièrement M. Marchand.