logo journal leveil
icon journal
Walid Smichet tombe au combat

(Photo Pierre Latour) – Dans le ring du Cabaret du Casino de Montréal, samedi dernier, Peter Manfredo fils a profité de la vulnérabilité en défensive de Walid Smichet pour s’imposer haut la main à ses dépens.

Walid Smichet tombe au combat

Publié le 21/04/2009

Quatorze mois après avoir failli causer une énorme surprise en passant bien près de vaincre John Duddy, Walid Smichet avait de nouveau une chance de se rapprocher du top 15 mondial samedi dernier, à Montréal. Pour ce faire, il se devait de l’emporter face à Peter Manfredo fils. L’expérience et le talent de l’Américain (32-6) auront cependant eu finalement raison du grand courage du boxeur eustachois.

En effet, après que les deux premiers engagements aient été chaudement disputés, au troisième round, les deux pugilistes ont tenté de se passer le K.-O. Ébranlé à au moins cinq reprises, Smichet a même reçu un compte de l’officiel Marlon Wright, après qu’il ait mis un genou au tapis.

Après ce round incroyable qui a tenu les spectateurs sur le bout de leur siège, à l’assaut suivant, bien qu’il ait moins porté de coups qu’à l’habitude, le favori de la foule a quand même terminé le round en force. Puis, à partir de la cinquième reprise, on a senti que le style plus méthodique de Manfredo lui a permis de prendre le contrôle du combat. Smichet avait beau le pincer d’aplomb, constamment la coqueluche de la Nouvelle-Angleterre revenait avec des contre-attaques qui touchaient fréquemment la cible.

Au sixième round d’ailleurs, avant qu’il porte le coup fatidique à son rival à la fin de la septième reprise, Manfredo a sonné sérieusement Smichet. Pendant au moins une minute, celui-ci a vacillé sur ses jambes et n’eût été de son instinct de guerrier, le duel se serait terminé là. Reconnaissant sa bravoure et le voyant en grande difficulté, la foule s’est même mise à scander son prénom, dans le but de lui insuffler de l’énergie.

Au septième, Manfredo était encore en plein contrôle, portant plusieurs coups gagnants. Moins épuisé que Smichet, il a commencé à se déplacer plus souvent vers la fin du round. C’est alors que le Tunisien s’est mis à sa poursuite. Le boxeur américain de 28 ans a alors profité d’une ouverture pour asséner le coup de grâce à Smichet. Terrassé par un crochet de gauche, il s’est effondré. Il lui aura fallu quelque temps avant qu’il retrouve heureusement ses esprits. Examiné par le Dr Pierre Meunier, il a regagné le vestiaire par la suite.

Il ne tourne pas autour du pot
À l’issue de ce revers incisif, Walid Smichet a reconnu les mérites de son opposant. «Cela paraît qu’il a du métier. Il a boxé intelligemment. J’ai essayé de lui faire mal avec mes coups en puissance, mais il esquivait la plupart de mes attaques, et travaillait efficacement en contre-attaque.»

Toujours selon le perdant qui a maintenant une fiche de 20-6-3, son vis-à-vis était mieux préparé pour cette bataille. «Mon entraîneur (Howard Grant) n’a pas beaucoup de temps à me consacrer au gymnase. Il s’occupe de trop de boxeurs», a-t-il confié.

Pour sa part, Peter Manfredo fils, qui ne s’était pas retenu pour signaler dans les médias qu’il liquiderait aisément Smichet, paraissait plutôt modeste après avoir mis K.-O. son rival. «Devant la combativité et la force physique de Smichet, je savais que je devais imposer ma technique de boxe. Je l’ai réellement ébranlé au troisième, mais comme vous avez pu le voir, il s’est débattu énergiquement avant que je lui porte le coup décisif.»