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<strong>Course X‑Trême et adrénaline</strong>

Les grands gagnants de l’édition 2013 de la Course X‑Trême non‑voyants sont

Course X‑Trême et adrénaline

Publié le 08/10/2013

Je partagerai, dans ce texte, mon expérience de copilote dans le cadre de la Course X‑Trême non‑voyants, qui était présentée le dimanche 29 septembre dernier, à l’Autodrome St‑Eustache.

En effet, j’ai eu le grand bonheur de participer à cet événement inusité, mais combien enrichissant. La Course X‑Trême non‑voyants est en fait une course de stock‑car dans laquelle les pilotes sont des non‑voyants, accompagnés de copilotes voyants.

Pour la Fondation des aveugles du Québec, il s’agit de l’événement le plus productif pour recueillir des fonds dont 80 % seront remis au service des loisirs de la Fondation des aveugles du Québec. Le 20 % restant ira à de petites organisations locales pour les aveugles. L’an dernier, l’événement avait permis de distribuer plus de 30 000 $ pour la cause des aveugles.

Pour nous préparer à la course, on nous donne les consignes de sécurité à respecter, et dès lors, nous ressentons l’excitation pour certains, la nervosité pour d’autres, mais pour tous, la hâte d’entendre la sirène du départ officiel.

Dans l’attente de prendre place dans nos voitures attitrées, j’en profite pour faire connaissance avec Martin Dufour qui sera mon pilote non voyant. Un gars tout à fait calme et charmant, heureux de participer pour une deuxième année. Il me confie que l’année précédente, il n’a pas terminé la course, vu le fond de la voiture qui tombait en morceaux sur la piste! Il n’en fallut pas plus pour susciter en moi un peu de nervosité… Puis, je me calme et nous discutons de notre plan d’attaque afin, tout d’abord, de terminer la course et ensuite, peut‑être réussir à nous hisser dans les premières positions.

Voilà, nous sommes enfin appelés à nos véhicules. Je sens l’adrénaline faire son ascension, mais j’ai confiance en mon pilote. Et c’est un départ… au début, on réalise, en tant que copilote, que la tâche va être ardue… on n’a aucun contrôle sur le véhicule, et on espère simplement qu’on réussira à annoncer au pilote les directives le plus rapidement et clairement possible… c’est pas évident!

Mon pilote est vraiment parfait, il comprend vite et bien toutes les consignes que je lui lance à une vitesse incroyable. Louis‑José Houde aurait été fier de moi! On avance à une bonne vitesse, mais voilà que les pelotons de voitures commencent à se former sur la piste dans une tempête de rentre-moi-dedans! Moi et Martin ne sommes pas épargnés et notre voiture commence à perdre des morceaux! Mais, nous nous en sortons très bien et rien ne pourra nous empêcher de prendre une bonne place dans le peloton, à condition que notre voiture tienne le coup. La course, qui devait durer 15 minutes, a finalement duré 20 minutes. Durant les 5 dernières minutes, je n’avais plus de salive pour crier les consignes et Martin, lui, avait les oreilles qui bourdonnaient! Et c’était probablement le même scénario dans toutes les voitures. La voiture, quoique très amochée, nous a soutenus jusqu’au bout, et nous avons terminé la course avec une très respectable troisième position.

Pour une première expérience de cette nature, j’en ressors grandie et reconnaissante envers Yves Ladouceur et son équipe, de l’Autodrome Saint-Eustache, ainsi que la Fondation des aveugles du Québec, de nous donner, à nous les voyants, l’opportunité de vivre un moment si précieux, et de partager avec des gens non voyants qui ont un parcours de vie d’une grande richesse.