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<strong>Séquelles au cerveau dans la LNH: un nouveau chapitre s’ouvre</strong>

Séquelles au cerveau dans la LNH: un nouveau chapitre s’ouvre

Publié le 14/05/2013

Un nouveau chapitre vient de s’ouvrir dans le dossier des coups à la tête et de la violence au hockey. On apprenait en début de semaine que la famille du dur à cuire Derek Boogaard intentait une poursuite contre la Ligue nationale de hockey (LNH) en lien avec la mort prématurée de ce dernier, le 13 mai 2001, à l’âge de 28 ans, à la suite d’une absorption d’alcool et d’antidouleurs. Il a souffert d’une encéphalopathie traumatique chronique.

Dans cette poursuite d’une soixantaine de pages, la famille de Boogaart accuse la LNH, le Bureau des gouverneurs de la LNH et le commissaire Gary Bettman d’homicide délictuel, estimant que la Ligue est responsable des dommages au cerveau qu’a subis Boogaard tout au long de sa carrière, et pour avoir été négligente dans le suivi médical auprès du joueur. Selon des spécialistes, l’ex-homme fort de la LNH souffrait d’une encéphalopathie traumatique chronique attribuable à des coups répétitifs reçus à la tête.

La famille avait d’ailleurs remis son cerveau à des scientifiques pour que l’on puisse faire des études sur les traumatismes causés par les nombreux chocs encaissés par l’ex-joueur des Rangers de New York et du Wild du Minnesota. Au cours de sa carrière d’une dizaine de saisons, Derek Boogaard a accumulé les combats et les minutes de punitions (1055 dans les rangs professionnels, dont 589 dans la LNH) au même rythme que d’autres accumulent les points.

Au moment d’écrire ces lignes, la Ligue n’avait voulu faire aucun commentaire à ce sujet. La famille du hockeyeur n’avait pas non plus voulu réagir à la nouvelle. Dans un article fort intéressant publié par CBC Sports, on indique que cette poursuite survient à la limite du délai prescrit de deux ans pour ce genre de crime.

La famille de Boogaard avait en effet échoué dans sa tentative de poursuivre l’Association des joueurs de la LNH, quelques mois plus tôt, ayant été déboutée en cour pour avoir attendu trop longtemps avant d’agir.

Le cabinet d’avocats de Chicago Corboy et Demetrio, qui représente la famille, n’en est pas à ses premières armes dans le domaine des poursuites liées à des pathologies à la tête. Un autre sportif professionnel, le joueur des Bears de Chicago Dave Duerson, s’est suicidé en 2011. Il souffrait lui aussi d’encéphalopathie traumatique chronique, et le cabinet d’avocats avait intenté une poursuite contre la Ligue nationale de football (NFL) à la suite de ce drame. Un des avocats de la famille de Boogaard, William Gibbs, estime que la LNH a échoué dans ses efforts pour réduire la violence au hockey et que toute cette tragédie aurait pu être évitée. Il indique que sa famille cherche aujourd’hui justice auprès de la Ligue nationale de hockey.

Il est difficile d’établir clairement la responsabilité de la LNH dans ce dossier. D’abord, les traumatismes ou possibles traumatismes liés à des coups répétés à la tête étaient quelque chose de nécessairement connu au cours des dernières années. Ensuite, d’un point de vue personnel, Derek Boogaard était-il conscient que ses choix allaient le mener à de graves problèmes de santé ou, encore, évitait-il de prendre tous les moyens pour effectuer son «travail» en toute connaissance de cause?