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LNH: crédibilité zéro

LNH: crédibilité zéro

Publié le 28/06/2011

Berlin, 9 juillet 2006, finale de la Coupe du monde entre la France et l’Italie. À la 111e minute de jeu survient le désormais célèbre coup de tête (ou de boule) de Zinedine Zidane, le meilleur joueur du tournoi, au thorax de Marco Materazzi, une espèce de Sean Avery du foot européen. Sans égard à l’importance du match ou du joueur impliqué, on applique le règlement: carton rouge et expulsion du match de Zidane, les Bleus privés de leur meilleur joueur pour le reste du match et des tirs au but décisifs. L’Italie gagne le Mundial.

Calgary, 29 novembre 2009, finale de la Coupe Grey entre les Alouettes de Montréal et les Roughriders de la Saskatchewan. Après une remontée spectaculaire, Damon Duval rate une tentative de placement de 43 verges sur le dernier jeu du match. Coupe Grey aux gars de Régina au grand plaisir de la foule partisane de l’Ouest du pays. Minute… il y avait trop de Roughriders sur le terrain; pénalité de dix verges, reprise du botté de placement dix verges plus près, Duval cette fois le réussit et la coupe Grey prend le chemin de Montréal.

Whistling Straits, Wisconsin, 15 août 2010, 72e trou du Championnat de la PGA. Dustin Johnson rate son coup roulé et se dirige vers la tente où il signera sa carte avant de participer aux trous éliminatoires avec Bubba Watson et Martin Kaymer. Minute… l’officiel s’approche et lui dit quelques mots, on regarde une reprise vidéo dans la roulotte des officiels pour constater que Johnson a déposé son bâton dans ce qui est considéré comme une fosse de sable. Résultat, deux coups de pénalité, Johnson glisse à égalité au 5e rang perdant ainsi toute chance de remporter le tournoi et ipso facto plusieurs milliers de dollars, sans compter le reste.

Vancouver, 15 juin 2011, septième match de la finale de la Coupe Stanley de la Ligue nationale de hockey, la supposée plus prestigieuse ligue de hockey sur glace au monde. Les Bruins de Boston affrontent les Canucks locaux et les officiels ont bien pris soin de ranger leurs sifflets. «La coupe Stanley ne doit pas être gagnée ou perdue sur une décision d’arbitre», clame le subtil Don Cherry tout comme d’ailleurs plusieurs autres analystes et «Laissez les joueurs jouer», de rajouter d’autres. Ah! oui? Et pourquoi diable dépenser temps et argent à rédiger un livre de règlement si c’est pour le balancer par la fenêtre lors des matchs importants.

Zidane avait-il l’intention de blesser Materazzi et lui a-t-il infligé une commotion cérébrale? Je vous rappelle qu’en plus de son expulsion, Zidane a été suspendu et mis à l’amende. Les officiels du match Alouettes-Roughriders auraient-ils pu ranger leur sifflet, ignorer l’infraction sur le dernier jeu du match et laisser le placement raté décider de l’issue de la finale de la Coupe Grey? Et n’aurait-on pas pu excuser la faute de Johnson par le fait que l’espace sablonneux en question avait été piétiné par plusieurs spectateurs? Tous ces officiels, sauf ceux de la LNH, ont eu les couilles d’appliquer les règlements de leur sport.

La LNH prétend vouloir punir plus sévèrement les coups portés à la tête. Si on en juge par sa façon de respecter et d’appliquer son propre livre de règlements, il serait surprenant de la voir cette fois sévir contre les contrevenants, peu importe leur statut. Quant à moi, comparée avec celle des autres sports majeurs, la crédibilité de la LNH en matière de l’application de règlements est nulle et depuis longtemps.

C’était mon dernier mot avant les vacances estivales de LA CONCORDE. Je l’aurais voulu plus positif, mais il faut appeler les choses par leur nom. Bonnes vacances quand même et soyez prudents.