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<strong>Le plafond coule</strong>

Le plafond coule

Publié le 01/10/2013

Certains joueurs de la Ligue nationale de hockey commencent à comprendre un peu plus les tenants et aboutissants de la convention collective qu’ils ont signée au tournant de l’année 2013. Si le plafond salarial grimpe à 64,3 millions de dollars, il n’en reste pas moins que plusieurs joueurs vétérans – pas toujours de premier plan, je vous l’accorde – ont de la difficulté à trouver preneur dans la LNH. Si les cas de l’ancien gardien du Tricolore, des Capitals de Washington et des Panthers de la Floride, José Théodore, ou de Guillaume Latendresse, qui n’a pas connu beaucoup de succès chez le Wild du Minnesota puis chez les Sénateurs d’Ottawa, ont plus des allures de has been, on s’interroge tout de même sur des gars comme Simon Gagné qui, malgré des problèmes de commotion, pourrait encore aider un club de la LNH. Il faut croire que certains clubs, aux prises avec un plafond salarial un peu trop bas comparé à la hauteur de leurs ambitions, décident de se tourner de plus en plus vers le développement des jeunes joueurs.

À ce chapitre, il faut souligner les contrats transitoires pour les jeunes vedettes montantes, qui sont de plus en plus populaires auprès des directeurs généraux de la LNH. Des types de contrats que l’on pourrait très bien désigner sous le vocable «contrats Marc Bergevin», du nom de ce DG du Canadien qui a eu le flair de proposer (je préciserais en disant plutôt imposer) des contrats transitoires à des candidats comme Carey Price et P.K. Subban, retardant du même coup la pluie de millions qui s’abat sur les jeunes surdoués du patin à glace. D’accord, ces joueurs ne bénéficiaient pas encore, à l’époque, d’une pleine autonomie, mais l’attitude de Bergevin allait à contre-courant de la tendance établie dans la LNH.

Remarquez que je ne me fais pas trop d’illusions sur la propension des directeurs généraux à respecter à la lettre l’esprit de la nouvelle convention collective. Prenez par exemple la comptabilisation des salaires sous le plafond salarial. Sous l’ancien régime, les contrats à long terme et régressifs accordés à des joueurs étoiles n’avaient pas pour objectif d’assurer une stabilité au sein de club pour les 12 ou 15 années suivantes en raison de la «totale confiance des DG vis‑à‑vis les athlètes qui les ont signés ou de l’importance de préserver le sentiment d’appartenance des partisans vis‑à‑vis les leaders de la concession». Tout ça, c’est de la foutaise. Cette manœuvre était utilisée uniquement par les propriétaires pour déjouer le plafond salarial. Ils pouvaient ainsi donner des montants ahurissants à un joueur durant les premières années de son contrat, puis réduire drastiquement son salaire dans les dernières années, la Ligue permettant de faire une moyenne du salaire du joueur pour diminuer artificiellement sa masse salariale. S’il est vrai que les clauses ont été modifiées dans la convention signée l’hiver dernier (écart salarial maximal de plus de 35 % d’une saison à l’autre pour un même contrat, en plus de clauses restrictives pour la dernière année de contrat), j’ai bien hâte de voir quelles seront les stratégies utilisées par les DG à l’été 2014, pour attirer l’un des quelque 250 joueurs qui seront libres comme l’air au moment de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, le 1er juillet prochain.