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<strong>Le désert des Coyotes de Phoenix</strong>

Le désert des Coyotes de Phoenix

Publié le 04/12/2012

Après plusieurs semaines de «suspense», on apprenait la semaine dernière que la Ville de Glendale, en Arizona, allait soutenir son équipe chérie, les Coyotes de Phoenix, avec un octroi de 320 millions de dollars sur 20 ans aux futurs propriétaires du club pour la gestion du Jobbing.com Arena. Cette décision devrait permettre à l’homme d’affaires Greg Jamison de racheter l’équipe de son propriétaire actuel, la LNH. La prochaine date butoir a été fixée au 31 janvier 2013. Il est difficile de comprendre l’entêtement de l’administration municipale dans ce dossier, d’autant plus que les espoirs mis sur le développement économique de ce secteur de la ville – où les Coyotes devaient faire office de catalyseur, notamment par la création d’un centre commercial dynamique – se sont envolés en fumée et n’ont jamais permis à la Ville de récolter les fruits de ses efforts. Plusieurs défenseurs du projet mettent sur le dos de la crise économique les problèmes financiers du Club et les ratés du projet de développement du centre-ville, mais dans un contexte où l’économie mondiale n’est pas nécessairement repartie sur des chapeaux de roues, il est plus que hasardeux de s’être lancé dans des dépenses aussi importantes alors que le plus volatil des éléments de l’équation qui permettrait à l’équipe de faire ses frais est hors de contrôle des décideurs. Et posons-nous la question: si le maintien des Coyotes à Glendale était une si bonne affaire, pourquoi les regroupements d’affaires n’ont-ils pas mis la main dans leur propre poche pour permettre à l’équipe de rester dans le désert? Parce que le désert, à n’en point douter, c’est ce qui attend les joueurs lorsqu’ils déposeront à nouveau leur patin sur la glace de l’amphithéâtre, et il sera dans les estrades.

Pendant ce temps, dans la LNH, les revenus n’ont pas cessé d’augmenter. À l’autre bout du spectre, même avec une participation à plusieurs rondes en séries éliminatoires le printemps dernier – ce qui devrait en principe se concrétiser comme espèces sonnantes et trébuchantes –, les Coyotes de Phoenix ont clos la saison avec un autre déficit.

Un malheur n’arrivant jamais seul, la Ville de Glendale, qui vient de s’endetter pour garder son équipe chérie, vient de subir une décote de l’agence Moody’s, selon laquelle les finances de la Ville s’en trouvent maintenant fragilisées. La cerise sur le sundae? Non contente de la situation, la Ville a fait construire un complexe de baseball au coût de 200 millions de dollars. Quel sera le prochain investissement proposé par les élus municipaux pour arranger les choses? Une candidature aux Jeux olympiques d’hiver?

Par ailleurs, on apprenait, plus tôt cette semaine, que la Ligue nationale de hockey évaluait, en marge des négociations sur le lock-out, les possibilités d’une expansion en territoires canadien et américain. La venue d’une équipe à Québec serait très certainement beaucoup plus profitable que n’importe où ailleurs aux États-Unis. La force du dollar canadien et l’établissement d’un plafond salarial permettront très certainement à l’équipe d’être rentable, ce qui, au moins, fera mieux passer la pilule de l’investissement public mis dans le projet par les différents niveaux de gouvernement.