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<strong>Ils sont fous, ces Américains…</strong>

Ils sont fous, ces Américains…

Publié le 11/12/2012

Fan de football, c’est assez moi. Mais disons que j’étais plutôt Sam Etchevery, Hal Patterson ou Sonny Wade, Peter Dalla Riva et Johnny Rodgers, ou encore Joe Barnes, Terry Evanshen. La NFL? À la télévision seulement, les invincibles Steelers de Pittsburgh avec leur «rideau de fer» composé de «Mean» Joe Green, L. C. Greenwood, Ernie Holmes et Dwight White, les miraculeux Jets de 1969 avec Joe Namath, la cheville brisée de Joe Theisman sur le plaqué du gros Lawrence Taylor, Dan Marino, Troy Aikman et plusieurs autres stars du ballon ovale. Mais en personne… jamais, jusqu’à ce deuxième jour de décembre dernier.

Le billet gris et blanc est assez fade merci: «$52.00 Section 449 Row 28 Seat 7 New England Patriots vs Miami Dolphins Sun Life Stadium, 347 Don Shula Dr. Miami Gardens, Fl. Sunday Dec. 2, 2012 @ 1:00 pm». Ah!, mais ce fade billet ne dit rien à propos de l’impressionnant tailgate party qui précède le match de football. Ça commence à 9 h 30, à peine dix minutes après le petit déjeuner. Ceux qui pensent avoir assisté à un tailgate à Montréal ou à Québec font mieux de se rhabiller. Au tailgate de CanAm, qui nous avait vendu les billets du match, j’ai rencontré un résident de Québec, fan du Rouge et Or: «Je pensais savoir ce que c’est un tailgate; on en a à Québec avant les matchs du Rouge et Or, mais je ne pensais jamais qu’ici, ça pouvait être aussi gros.»

Gros pick-up, abri-tente, barbecue, moult caisses de bières, téléviseurs 50 pouces, fauteuils La-Z-Boy, tables pliantes, voilà l’équipement du tailgaiter qui s’installe avec famille et amis dans le stationnement du stade. C’est ce que j’ai vu à Miami et c’est sans doute comme ça à Foxboro, New York, Dallas, Denver, Nouvelle-Orléans et partout où la NFL a trouvé niche. Pour nous, le coût en était de 30 $, «all you can eat and drink». Bière américaine, hot-dogs et hamburgers, mais si on veut voir et se rappeler du match, on se calme. Je ne pourrais évaluer l’étendue du stationnement, mais c’est à perte de vue. Certains s’installent, mais n’assisteront pas au match; ils le regarderont sur leurs écrans plats 50’’ en dégustant bières et plats nationaux américains.

Pour nous, nous voulons assister au match et nous entrons au stade pour la période d’échauffement. Nos sièges à 52 $ sont haut perchés, à deux rangées de sièges de la dernière. Ça fait haut pour un amateur qui aurait le vertige. Le stade qui abrite 76 100 sièges se remplit tranquillement. Les spectateurs qui ont bouffé au tailgate ont, semble-t-il, encore un petit creux et s’attardent aux kiosques de bières et nourriture lorsqu’ils ne font pas un arrêt aux urinoirs dont le plancher est déjà inondé. C’est maintenant l’heure de l’hymne national, «Oh, say can you see, by the dawn’s early light…». Un monsieur près de moi, oublie d’enlever la casquette qu’il n’enlève d’ailleurs probablement pas plus au Centre Bell pour le Ô Canada. On lui crie de se découvrir; on ne badine pas avec le Star-Spangled Banner chez nos voisins du Sud. Les 76 100 sièges sont maintenant remplis, ça crie sur demande, on boit à 11 la bière (comme au Centre Bell), des chandails des Dolphins et des Patriots à gauche et à droite, on se taquine bon enfant, bref on s’amuse. Quant à nous, observateurs neutres, nous quittons quelques minutes avant la fin du match; 75 000 personnes qui envahissent les rues, non merci! Ils sont vraiment fous, ces Américains, fous du football.

Ah, j’oubliais! Personne ne nous a parlé du lock-out de la LNH qui prive les partisans des Panthers et du Lightning de hockey. Êtes-vous surpris?