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<strong>Fini, terminé, kaput</strong><strong>!</strong>

Fini, terminé, kaput!

Publié le 21/05/2013

Je sais que vous ne le lirez qu’aujourd’hui, mais ce billet a été écrit en grande partie au lendemain de la défaite du Canadien à Ottawa dans le troisième match de la série. Alors que le CH menait 2-0 avec moins de dix minutes à faire dans le match, un but alloué lorsque poussé par le patin et deux déblaiements qui n’auraient jamais dû être refusés ont initié une remontée des Sénateurs, couronnée par leur but victorieux en début de prolongation.

En vérité, en vérité, je vous le dis, ce match a été pour moi le dernier match de la LNH que j’aurai regardé en tant que téléspectateur et amateur depuis plus de soixante ans. Comment pourrai-je en effet continuer à me passionner pour un sport qui bafoue toutes ses règles. Aux yeux de tous, sauf ceux des bonzes de la vidéo à Toronto et des fans inconditionnels des Sénateurs, ce but n’aurait jamais dû être accordé. Et, fans des Nordiques, ne me rebattez pas les oreilles avec le but d’Alain Côté! Rien à voir! Si vous ajoutez à ça les deux déblaiements accordés aux Sénateurs, qui ont mené à deux mises en jeu en territoire du Canadien, alors que les défenseurs ontariens ont tout fait, sauf des zigzags, pour s’assurer que la rondelle dépasse la ligne rouge sous l’œil complaisant des juges de ligne, ces figurants qui se prennent trop souvent hélas pour les vedettes du spectacle, vous avez là une bonne partie de la raison de mon écœurement envers ce sport.

«This is our hockey», a laconiquement laissé tomber Paul MacLean pour expliquer la sauvage mise en échec de son sbire Gryba à l’encontre de Lars Eller, l’attaquant de l’heure chez le Canadien. Un coup à la tête, «This is our hockey»? Eh bien, si c’est ça notre hockey, vous pouvez vous le mettre où je pense et continuer à vous en passionner si ça vous chante, mais moi, je débarque. Comment peut-on être si à cheval sur le moindre manquement au règlement sur l’accrochage en saison régulière, infliger une pénalité pour avoir poussé la rondelle par-dessus la baie vitrée ou alors pour avoir frappé sur le bâton de l’adversaire et en même temps permettre des charges au bâton et des assauts qu’avec hypocrisie on appelle «terminer la mise en échec»? Et que dire de tous ces coups par derrière infligés après le sifflet, de toutes ces charges et interférences envers les gardiens, de ce stupide règlement qui force les joueurs à faire bouger la rondelle le long de la bande pendant d’interminables secondes sans jamais siffler un arrêt de jeu.

Je n’en peux plus de la stupidité de certains règlements, mais aussi de l’inconstance des arbitres dans leur application. La LNH a cru bon d’ajouter un arbitre sur la glace afin de voir ce qui se passe sur le jeu et derrière le jeu. Avec quels résultats? C’est souvent celui qui est le plus loin de l’infraction qui la signale. Combien de coups portés au visage restent impunis alors que ça se passe immédiatement sous les yeux du zébré d’office? Et la tricherie? Il est reconnu que celui qui remporte le plus de mises au jeu est celui qui triche le mieux. Elle est vieille comme ce sport, la tricherie, aussi vieille que Carl Brewer qui avait fait trouer ses gants pour mieux accrocher ses adversaires à l’insu des arbitres, tout aussi aveugles que le maire Tremblay. La tricherie est une partie inhérente du hockey et, comparé au golf, où on a presque fait un procès à Tiger Woods pour avoir laissé tomber sa balle six pieds derrière l’endroit où il aurait dû, on ne peut que penser que même les hockeyeurs professionnels n’ont aucun respect pour leur propre gagne-pain. Le CH a perdu deux jours plus tard, tant mieux, ma promesse n’en sera que plus facile à tenir.