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<strong>Et le sport alors?

Et le sport alors?

Publié le 25/03/2014

Pourquoi le bis? Parce qu’il y a à peine 18 mois, je posais la même question à nos aspirants au pouvoir. Et si je reviens à la charge, c’est parce qu’encore une fois, pour nos grands débatteurs et politiciens, le sport, connais pas! Les ténors de la culture poussent les hauts cris parce que, soit on ignore la culture dans cette campagne, soit on veut en faire un enjeu économique, lire, réduire les subventions. Ils ont bien raison, les gens de la culture, mais et le sport alors?

Pour les besoins de la cause, j’ai refait le même exercice qu’en août 2012, c’est-à-dire consulter ce qu’on appelle pompeusement les plateformes électorales des partis politiques qui nous courtisent. Pour le parti minoritaire au pouvoir, on nous assure que «Nous sommes déterminés… à doter le Québec d’une politique nationale du sport, du loisir et de l’activité physique s’adressant à tous les citoyens du Québec, de tous âges et de toutes conditions.» Une belle formule qui était déjà au programme de 2012, mais je ne me souviens pas en avoir vu la couleur! Pour le PLQ, la seule allusion au sport que j’y ai vue se trouve dans cette ligne du Cadre financier, «Inciter les aînés à demeurer actifs», une dépense chiffrée à 20 millions et donc, une autre bonne raison pour les plus jeunes de râler contre les baby-boomers. Quant à la CAQ, je regrette, niet, rien qui a trait de près ou de loin au sport. Et finalement, chez QS, le mot sport ne se retrouve même pas dans l’index à la fin du programme.

Pourquoi attirer l’attention sur le sport dans une campagne électorale? D’abord, parce que les JO de Sotchi viennent à peine de se terminer et que tous les politiciens de toutes allégeances étaient ô combien heureux des performances de LEURS athlètes. Ce qu’ils ont encensé ces belles personnes avec de si belles valeurs. Ces valeurs développées par la pratique du sport, se plaisaient‑ils à dire, en prenant bien soin de se faire photographier en compagnie surtout des médaillés au retour de Sotchi. Mais depuis le début de cette campagne, le sport a soudainement été relégué aux oubliettes. Et pourtant!

Reprenez les mêmes programmes et voyez combien vont en éducation et en santé. En éducation, ne vaut‑il pas le coup et le coût de continuer à investir dans le sport-études? N’y a‑t‑il pas lieu de regarder ce que font nos voisins du Sud avec les équipes universitaires de hockey, baseball, football, basketball et que sais‑je encore? Le sport ne serait‑il pas une avenue à envisager pour contrer le décrochage scolaire et encourager la poursuite des études? Et en santé, n’y a‑t‑il pas un politicien assez futé pour faire le rapprochement avec la pratique du sport? «Un esprit sain dans un corps sain», ça ne dit toujours rien à personne? Une des questions que pose le médecin de famille (si vous êtes un des chanceux à en avoir un…) lors de votre examen annuel (si vous êtes aussi assez chanceux d’avoir un rendez-vous…) a rapport avec la pratique d’un sport. Bien sûr qu’il existe des infrastructures, bien sûr qu’il existe des programmes pour l’élite, mais bien sûr également qu’il faut avoir les moyens financiers d’y accéder. Trop de jeunes sportifs talentueux doivent se résoudre à oublier les sports d’élite faute d’argent. C’est beau l’élite et c’est beau promettre le retour des Nordiques dans un bel aréna tout neuf, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que le sport d’élite pour développer toutes ces belles valeurs qu’on aime tant vanter devant micros et caméras. C’est vrai qu’il n’y a pas que le sport dans la vie, mais qu’il soit complètement absent des plateformes électorales m’est pour le moins assez incompréhensible.