logo journal leveil
icon journal
<strong>«Du golf à nul autre pareil»</strong>

«Du golf à nul autre pareil»

Publié le 02/10/2012

L’expression n’est pas de moi. Elle est du professionnel de golf André Maltais qui me décrivait l’expérience de golf que mes compagnons et moi vivions en Écosse. Et si quelqu’un s’y connaît, c’est bien lui qui y a joué avec son fils Éric. Croyez-moi, il disait juste. J’en ai joué du golf de ce côté-ci de l’Atlantique, au Québec bien sûr, mais aussi dans la province voisine comme dans les Carolines et en Floride. Et je peux maintenant affirmer qu’au cours des deux dernières semaines, j’ai vraiment vécu «du golf à nul autre pareil».

À part le nombre de trous et le fait que ces derniers se composent d’un tertre de départ, d’une allée et d’un vert, rien en Écosse ne ressemble aux terrains que nous foulons ici, pas plus que la façon de les jouer. Dessinés en bord de mer (d’où leur appellation de links), pas ou peu d’arbres, si bien que, juché sur une dune, il est presque possible de voir les 18 drapeaux du parcours d’un seul coup d’œil. Pas ou peu d’eau sauf pour quelques rigoles traîtreusement situées à longueur de drive ou devant les verts. Les allées durcies par les vents marins sont fermes et permettent des coups de départ de 250 verges et plus, pour autant bien sûr que vous y êtes, dans cette allée. S’il n’y a pas d’arbre, le fétuque ou le foin de mer borde chacune des étroites allées du parcours; si vous y logez votre balle, à moins que celle-ci ne repose sur le bon sens du foin, vous pouvez en faire votre deuil. Au moins deux douzaines de mes précieuses Pro VI reposent maintenant en paix dans ces cimetières de balles.

Si vous parvenez à vous maintenir dans l’allée, il ne vous reste qu’à vous approcher des verts gardés par de profonds bunkers (si, si, c’est français, même si au Québec on dit fosses de sable). Leur profondeur est telle qu’on pourrait plutôt parler de cratères et leur côté le plus élevé fait toujours face au vert si bien que pour en sortir, il faut souvent jouer latéralement ou pire, s’éloigner du trou en jouant par derrière. Mes compagnons et moi y avons d’ailleurs enterré quelques jurons bien québécois.

Bon, vous êtes sur l’allée et il vous reste à peine 100 verges à franchir, un simple coup d’approche lobé. Pas en Écosse, cher ami! Un tel coup parfait vers le drapeau se retrouvera derrière le vert, tant ceux-ci sont durs et ondulés. Avec les allées dures au gazon très court, il faut plutôt favoriser l’approche roulée (chip and run) ou même le putt (oui, oui, français aussi). Plus d’une fois, nous avons utilisé le fer droit à plus de 50 verges du vert.

Si j’ai omis de vous parler de l’immensité des verts, de leur effarante rapidité et de leurs ondulations, c’est que je dois le faire en rapport avec la température. La pluie, on connaît, c’est comme ici. Mais le vent! Il vente sur tous les terrains de golf en Écosse et si vous pensez que le vent est fort au Victorien ou à Deux-Montagnes, détrompez-vous; une brise comparée aux vents écossais que nous avons essuyés lors de notre séjour. Tenir compte du vent pour un coup de départ ou de fer 8, d’accord, mais pour un coup roulé? C’est pourtant ce que nous devions faire sur les justes recommandations de nos caddys. Ça, c’est du vent!

Même si nos cartes de pointage et nos ego de golfeurs ont abondamment souffert, il reste que ce pèlerinage au cœur du berceau du golf restera sans doute gravé dans nos mémoires. Les paysages idylliques des bords de mer et notre rencontre avec l’histoire du golf nous auront consolés de nos désastreux résultats. Un cadeau que je souhaite aux mordus, seulement!