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<strong>De la lune et des étoiles</strong>

De la lune et des étoiles

Publié le 07/02/2012

C’est en résolvant la citation secrète de mon quotidien préféré que je suis tombé la semaine dernière sur ce proverbe français: «Qui recherche la lune, ne voit pas les étoiles.» Allez savoir pourquoi, j’ai immédiatement eu une pensée pour la désastreuse saison que connaît notre bien-aimé CH. La lune, c’est cet inatteignable objectif qu’est désormais une participation aux si convoitées séries de fin de saison. Inatteignable parce que le fossé qui sépare nos Habitants du 8e rang est à mon avis hors de portée. Mais inatteignable aussi, parce que le triumvirat que monsieur Robert Gainey voyait comme l’incarnation de la résurrection du Canadien d’antan l’a proprement laissé tomber. Cammalleri parti, Gomez impotent et Gionta blessé, trois vétérans qui auraient dû prendre en main les destinées de l’équipe, ont tout simplement déserté le bateau en perdition.

Cependant, même s’il faut oublier la lune, il ne faudrait pas ignorer les étoiles qui essaiment le firmament tricolore, si bouché soit-il, du moins pour l’instant. Des étoiles, il y en a plusieurs types, mais avant de les explorer, réglons le cas du trou noir. Le trou noir est «un corps qui empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’échapper». Scott Gomez est ce trou noir dont il faut se débarrasser, préférablement en le convainquant de prendre sa retraite, puisqu’en principe, il n’attirera la convoitise d’aucun directeur-gérant sain d’esprit. Viennent ensuite les géantes rouges, «des étoiles en fin d’existence dont le noyau a épuisé son principal carburant». Rangez dans cette catégorie, les Thomas Kaberle, Travis Moen, Hal Gill, Petteri Nokelainen, Chris Campoli, Andreas Enquist et Peter Budaj, correct mais facilement remplaçable par n’importe quel gardien de soutien.

Les trois suivants, Brian Gionta, René Bourque et Andrei Kostitsyn, sont plus difficiles à classer parmi les étoiles. Naines brunes «étoiles manquées», super géantes rouges «dont le cœur s’effondre lentement», naines noires «souvent invisibles», naines blanches «étoiles mortes» ou finalement étoiles variables «à luminosité qui varie de façon perceptible sur de courtes périodes et parfois spectaculaires»? Les garder ou les voir s’épanouir ailleurs, voilà la question, aurait dit Shakespeare, eut-il été directeur-gérant d’une équipe de hockey. Parmi les étoiles en formation, on retrouve les Raphaël Diaz, Yannick Weber, Mike Blunden, Frédéric St-Denis, Aaron Palushaj et Louis Leblanc, qui a très bien paru à chacune de ses ascensions chez les grands. Ceux-là devraient être de sérieux sujets de réflexion au 7e étage.

Finalement, les géantes bleues, «des étoiles très chaudes, très brillantes, très massives», celles qui devraient constituer le noyau. Carey Price, Erik Cole, qui devrait être le capitaine, Tomas Plekanec, Josh Georges et Andrei Markov, s’il se rétablit un jour. P.K. Subban, qui s’est vu confier trop de responsabilités trop tôt et qui devra apprendre l’humilité. David Desharnais et Mathieu Darche dotés d’un cœur gros comme ça et d’une auréole francophone. Max Pacioretty, qui devra comprendre que le gros ailier recherché, c’est bien lui, et Lars Eller qui devra apprendre à sacrifier sa finesse européenne au profit d’une robustesse nord-américaine dont il est fort capable. Et le dessert, Alexei Emelin qui pourrait bien devenir le Guy Lapointe de ce qu’était le Big Three des années glorieuses du CH.

Le firmament est suffisamment étoilé pour espérer de meilleurs jours, l’an prochain. Il suffira de l’éclaircir des nuages opaques que sont Pierre Gauthier et Bob Gainey.