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<strong>Compte complet pour le baseball à Montréal?</strong>

Compte complet pour le baseball à Montréal?

Publié le 26/03/2013

Les jours de plus en plus longs et de plus en plus chauds du printemps ne font pas seulement que réjouir les golfeurs des quatre coins du Québec. Tout particulièrement, le printemps 2013 fait dégeler d’autres amateurs, qui étaient en hibernation depuis fort longtemps, et j’ai parlé des amateurs de baseball. Farfelu, le projet de retrouver une équipe de baseball majeur à Montréal? Le retour de nos Zamours en sol québécois a été à maintes reprises évoqué depuis leur dernier match en octobre 2004, puis leur déménagement à Washington, D.C., où ils évoluent dorénavant en tant que Nationals de Washington. Si les rumeurs des dix dernières années se sont estompées aussi vite qu’elles sont apparues, les annonces effectuées par Warren Cromartie en 2012 et tout dernièrement ont ravivé l’espoir.

À la tête de Projet Baseball Montréal (MBP pour Montreal Baseball Project), Cromartie a réussi à obtenir le début d’un commencement de projet avec le financement d’une étude de faisabilité pour évaluer tous les tenants et aboutissants d’un tel projet. MBP s’appuie entre autres sur des données provenant du Conference Board of Canada, qui estime que «les marchés canadiens sont mûrs pour accueillir de nouvelles équipes de sport professionnel». Pour l’organisme, d’ici 2035, jusqu’à trois équipes de la LNH, une équipe de baseball (à Montréal), de même que des formations du basketball de la NBA et de la Ligue canadienne de football pourraient s’ajouter, coast to coast, si certaines conditions étaient réunies.

Selon le Conference Board, quatre conditions sine qua non sont nécessaires au succès commercial de ce type d’entreprises, à savoir: la taille du marché, les niveaux de revenus, la présence d’entreprises florissantes et l’égalité des chances: «Le marché montréalais réunit toutes les conditions nécessaires pour soutenir une franchise. Bien entendu, pour qu’un retour du baseball à Montréal soit envisageable, il faudrait des propriétaires bien nantis et un nouveau stade. Mais le facteur décisif est le régime financier du baseball. Pour qu’une franchise montréalaise renaisse et prospère, la ligue doit égaliser les chances de sorte que les équipes des marchés plus réduits aient, elles aussi, des possibilités de remporter des championnats en faisant l’acquisition de joueurs de haut calibre et en les gardant.»

Or, on se souviendra que les Expos ont été à de trop nombreuses occasions de véritables pépinières de talents; une fois arrivés à maturité, ceux-ci déménageaient sous des cieux plus cléments (lire: quittaient les pauvres Expos pour les équipes plus riches situées de l’autre côté de la frontière). On se souviendra aussi des difficultés du club montréalais à attirer les foules au Stade olympique. Il faut dire que la grève déclenchée par les joueurs en 1994, au moment où les Expos avaient le plus de chances d’accéder à la Série mondiale, a littéralement fait décrocher nombre d’amateurs. Même si cet épisode de même que la faiblesse du dollar canadien de l’époque ne sont plus que de mauvais souvenirs, il reste tout de même plusieurs défis à relever à MBP. La construction d’un stade au centre-ville n’a pas obtenu beaucoup d’appuis, et son financement public encore moins. Le besoin d’un système de partage des revenus équitables est aussi une condition au retour d’un club comme Montréal. Deux éléments contre lesquels MBP a bien peu de prises.