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<strong>À l’étranger</strong>

À l’étranger

Publié le 01/05/2012

Ce commentateur sportif de Radio-Canada (probablement la seule radio qui se soucie encore un tant soit peu de la rectitude de la langue française) expliquait qu’il fallait dire «jouer à l’étranger» même si Rouyn-Noranda se rend à Val-d’Or par exemple, plutôt que d’utiliser l’anglicisme «sur la route». Quant à Larousse, il définit l’étranger comme «un pays ou ensemble de pays autres que celui dont on est citoyen.» On peut donc dire sans risque de se tromper que ce qui reste des séries de la Coupe Stanley se jouera ce printemps à l’étranger.

La première ronde de ces séries m’aura à demi satisfait. Avec l’élimination des Bruins de Boston, ma jubilation aurait été à son comble si les Flyers avaient subi le même sort, expurgeant ainsi du rendez-vous des meilleures, deux équipes dont la stratégie est axée presque essentiellement sur l’intimidation. Je suis par ailleurs vraiment désolé de l’absence de toute équipe canadienne de cette course pour l’obtention de la Coupe Stanley, l’emblème de la suprématie de notre sport national. J’ai hâte de voir les cotes d’écoute de la CBC ou de RDS pour ces matchs Nashville-Phoenix ou Los Angeles-Saint-Louis. C’est à nous faire regretter la fin des téléromans, aussi insipides puissent-ils parfois être!

Le hockey est un sport d’hiver, il a ses origines au Canada et on le dit notre sport national. La Ligue nationale de hockey créée en 1917 ne comptait d’ailleurs que des équipes canadiennes et ce n’est qu’en 1924 qu’elle s’est établie chez nos voisins du Sud en accueillant les équipes de Boston, Chicago, Détroit et New York. En 1967, consternés par la popularité de la nouvelle AMH, les dirigeants de la LNH ont décidé d’engloutir la ligue ennemie et d’octroyer des concessions à des destinations aussi loufoques que Los Angeles et Oakland. Par la suite, au gré de nouvelles expansions et de faillites d’équipes existantes, on a exporté notre produit en Floride, à Tampa et Sunrise, en Caroline, à Phoenix, à Anaheim, à San Jose et à Nashville, le berceau du «country music». N’oublions pas non plus les trois équipes de New York, où une seule serait sans doute suffisante et Columbus, un trou que Québec ou Hamilton pourraient facilement remplacer.

Nous voilà donc «poignés» avec des batailles Flyers-Devils et Rangers-Capitals dans l’Est et des affrontements Kings-Blues et Predators-Coyotes dans l’Ouest pour déboucher sur une probable finale Rangers-Coyote qui prendra fin la veille de la Saint-Jean. Ça vous tente? Qu’adviendra-t-il si jamais les Coyotes faisaient la peau aux Rangers et ramenaient la coupe de Lord Stanley dans la capitale de l’Arizona, un état américain évidemment reconnu mondialement pour son enthousiasme effréné pour le hockey? Le seul intérêt à ces séries serait de placer une caméra cachée chez Marcel Aubut, le maire Labeaume et peut-être PKP pour voir couler leurs sueurs froides à chacune des victoires des Coyotes. À part la mince chance de voir Martin Brodeur toucher la Coupe pour une dernière fois ou de suivre les exploits des talentueux Brière, Talbot et Giroux, je ne vois vraiment rien pour nous garder braqués devant le téléviseur jusqu’en juin. Bonne saison de golf!