En fait, les grands favoris, soit les Knights de London paquetés avec une dizaine d’Américains, deux Européens et quelques joueurs que l’on verra bientôt dans la LNH, ont eu besoin de la période de prolongation pour venir à bout des coriaces Huskies dans un match très enlevant lors de la grande finale du tournoi de la Coupe Memorial disputée à Red Deer en Alberta.
Papa Perron
Pendant que Francis et ses troupiers étaient reçus comme des rois par le biais d’une parade dans le centre-ville de Rouyn-Noranda, nous avons joint Martin Perron, le père de Francis, pour avoir ses commentaires.
«J’ai vécu de grandes émotions à distance, a d’abord indiqué M. Perron. Je suis resté à la maison à Rosemère avec ma fille pendant que mon épouse et le frère de Francis étaient à Red Deer. Je n’ai jamais douté. J’ai été convaincu jusqu’à la fin que les Huskies sortiraient vainqueurs. Cette équipe était tellement soudée.»
M. Perron avait également un commentaire à formuler sur l’autre formation. «C’était souvent les mêmes joueurs qui revenaient sur la glace. J’ai trouvé que c’était plus difficile pour certains joueurs de London de lever la coupe parce qu’ils avaient eu très peu d’apparitions.»
Il a ajouté: «Nous sommes très fiers de Francis. Il y a beaucoup de parents qui aimeraient vivre une carrière junior telle que vécue par notre fils. En plus, avec son boni de signature avec Ottawa, il va pouvoir commencer à payer son cellulaire.»
Rappelons que Francis a fait son hockey mineur à Rosemère et les Seigneurs des Mille-Îles. Par la suite, il a rencontré des obstacles. À sa seule saison midget AAA avec les Vikings de Saint-Eustache, il n’a joué que 12 matchs en fin de saison puisqu’il avait eu une blessure majeure dès le premier match de la saison alors qu’un bâton de hockey lui avait perforé un rein. Dès la saison suivante, à 16 ans, son talent lui a permis de faire l’équipe des Huskies. L’an passé, on lui a diagnostiqué la maladie de Crohn.
La parade et la finale
Au lendemain de la parade, nous avons pu joindre Francis. La voix quelque peu enrouée, il a dit avoir apprécié l’accueil des Abitibiens. «Concernant la parade, la ville de Rouyn-Noranda a embarqué au complet et c’était vraiment agréable. Concernant notre finale, on est passés vraiment proche. Ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. En prolongation, c’esttoujours cruel pour l’équipe qui perd. On a tout donné et on aurait pu avoir la victoire autant que London.»
Après quelques jours de repos, le Rosemèrois devrait vivre avec les Sénateurs un camp de développement, un camp des recrues et le gros camp d’entraînement. «J’ai le droit de jouer une autre saison avec les Huskies, mais je ne pense pas y retourner. En tout cas, le pourcentage que je me retrouve encore à Rouyn est vraiment mince. Ce sera le grand club ou les Sénateurs de Binghamton, le club-école dans la Ligue américaine.»
Francis aura son tournoi de golf en compagnie de Charles Hudon le 11 juillet prochain au Club de golf de Rosemère. Ils remettent les profits du tournoi aux enfants dans le besoin et qui veulent faire du sport.
Alexandre Fortin
Un autre joueur qui a vécu l’incroyable épopée des Huskies, c’est le Blainvillois Alexandre Fortin. «C’était une expérience incroyable, dedire Alexandre à proposdudéfilé. Je pense que tous les citoyens de Rouyn étaient le long des rues. Les gars ne s’attendaient pas à ça. C’était vraiment le fun.»
«Concernant la finale, nous avons prouvé que l’on pouvait rivaliser avec le club de London. Rendu en prolongation, ça pouvait aller de n’importe quel côté», de terminer Alexandre qui sera de retour à 19 ans avec les Huskies l’an prochain.