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Photo Christian Asselin

L’extérieur de la maison n’est guère mieux que l’intérieur.

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Des mégots de cigarettes traînent un peu partout dans la maison.

Les locataires malpropres sévissent de nouveau

Publié le 14/05/2017

«Il m’a eu le p’tit %&*%!»

Ces paroles, elles sont de Bastien Fortin, propriétaire d’une maison située sur la rue Houle à Saint-Eustache qui a été laissée dans un tel état par le jeune couple qui la louait depuis novembre qu’il a dû porter plainte à la police pour vandalisme.

Des dizaines de couches souillées, des mégots de cigarettes, de la viande périmée qui traîne sur le comptoir, des vitres cassées et des vidanges de toutes sortes qui jonchent le sol de chacune des pièces. Voilà à quoi s’est buté M. Bastien lorsqu’il a mis le pied dans sa maison après avoir réalisé que ses locataires avaient quitté en plein milieu de la nuit, en lui devant quatre mois de loyer, soit près de 4 000 $.

Un chien de race chihuahua et un chaton, de même qu’un véhicule de type «pick-up» immatriculé en Colombie-Britannique, ont aussi été laissés derrière par ce jeune couple.

«C’est un vrai dépotoir! On dirait une place à squatteux!» de dire Bastien Fortin, incrédule devant un tel foutoir.

Pas une première

Les lecteurs assidus de L’ÉVEIL se rappelleront certainement cette histoire, publiée à la mi-novembre, qui racontait les péripéties vécues par le propriétaire d’un immeuble de la rue Hémond à Saint-Eustache qui avait vu l’un de ses logements, loué à un couple dans la vingtaine avec un enfant en bas âge, être saccagé par ce dernier. Ces locataires étaient en outre parti au milieu de la nuit, sans payer leur loyer. Ce sont ces mêmes locataires qui ont récidivé de nouveau en usant le même modus operandi.

«Quand j’ai vu le texte dans L’ÉVEIL et que j’ai réalisé que j’avais affaire aux mêmes personnes, je venais tout juste de lui faire signer un bail» , raconte M. Bastien.

Journal en main, il s’est alors présenté à sa maison de la rue Houle et a confronté le jeune homme.

«Je lui ai dit qu’il était rendu une méchante vedette et qu’il était mieux de ne pas me faire la même chose sinon je le sortais assez vite. Novembre, décembre, ça a bien été, mais à partir de janvier, les choses ont commencé à moins bien aller.»

Devant la Régie

Au début de l’année 2017, la situation commence à se gâter lorsque les locataires prennent un mois, puis deux mois de retard sur le paiement de leur loyer. C’en était assez. Bastien Fortin les traîne devant la Régie du logement. Une entente y a été conclue. De toute évidence, elle n’a pas été respectée.

C’est justement ce genre de situation que les propriétaires d’immeubles locatifs du Québec tentent d’éviter en demandant à la Régie du logement du Québec, par le biais de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), de leur permettre d’exiger un dépôt de sécurité au moment de la location.

«Le Québec est le seul endroit connu au monde où c’est interdit» , clamait, dans le cadre du reportage publié à ce sujet en novembre dernier, Hans Brouillette de la CORPIQ. Il ajoutait que «les propriétaires n’ont aucun moyen de s’assurer que le locataire remettra le logement en bon état, comme l’y oblige pourtant la loi» .

Selon les plus récentes statistiques recueillies par la CORPIQ, deux propriétaires de logements sur cinq ont vu l’un de leurs locataires quitter en laissant des dommages de plus de 700 $. La CORPIQ estime par ailleurs à plus de 100 millions de dollars par année les dommages causés aux logements au-delà de l’usure normale.