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Le réseau des alliés lutte contre l’homophobie

De gauche à droite : Dr Jean Robert (CSA), Clément Hamelin-Labrecque, Nicolas Courcy Intervenant LGBT (CSA), Olivia Campeau, Infirmière.

Le réseau des alliés lutte contre l’homophobie

Publié le 19/05/2017

À l’occasion de la Journée internationale contre transphobie, le CSA (Centre Sida Amitié) a présenté lors d’une conférence de presse le projet « Réseau des alliés ». Une trentaine d’organismes à travers le Québec, dont le CSA, se partageront un montant pour la réalisation de projets en lien avec la lutte à l’homophobie. Ce projet est rendu possible grâce à l’appui du ministère de la justice, dans le cadre du programme : Lutte contre l’homophobie.

Le « réseau des alliés » a comme objectif de mobiliser des acteurs de différents milieux, tels que des intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, de l’éducation, du milieu communautaire, mais aussi les différents lieux de travail tels que les usines ou encore les délégués syndicaux afin de mieux combattre l’homophobie et la transphobie dans les Laurentides. Les alliés sont des personnes désirant offrir leurs aides et leurs soutiens aux minorités sexuelles. Tel que décrit par Nicolas Courcy Intervenant au CSA : « c’est un peu comme un parent secours pour les personnes de tout âge issue de la communauté LGBT (lesbiennes, gais, bisexuelles, trans). »

« ENGAGEZ-VOUS !!! » dit le directeur général du CSA Hugo Bissonnet. Les alliés ne sont pas obligatoirement des personnes issues de la diversité sexuelle. Ce sont des personnes sensibles à la cause et qui désirent s’impliquer de façon volontaire auprès de ce groupe minoritaire. Ils vont donc promouvoir un milieu sain et aussi exempt que possible de transphobie et d’homophobie. Il est estimé qu’environ une personne sur dix fait partie d’une minorité sexuelle, ce qui représenterait approximativement 60 000 personnes vivant dans les Laurentides. C’est la raison qui nous pousse à agir concrètement face à cette réalité. « L’homophobie est un problème social et collectif que le CSA ne peut régler à lui seul surtout sur l’ensemble du territoire des Laurentides. C’est pourquoi nous invitons la population à nous contacter si des personnes désirent plus d’information sur le projet » rappelle M. Bissonnet.

Durant la présentation, Clément un jeune trans de 21 a témoigné sur son parcours et sa transition de fille à garçon. « … j’ai mal été reçu et accompagné par des professionnels de la santé… » Même si aujourd’hui, il a trouvé des professionnels compétents pour l’accompagner, il nous rappelle que les préjugés et les stigmas associés au trans sont que trop présents dans le milieu de la santé, mais aussi de l’éducation. «… la sexologue que je payais au privé pour devoir obtenir mes papiers de changement de sexe ne cessait de me mégenrer (Mégenrer signifie littéralement « mal genrer ». Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu : parce que tu n’as pas l’air d’un garçon ! »

Malgré les défis et le peu de ressources dans les Laurentides, Clément souhaite lancer un message positif : « même si ce n’est pas toujours facile, on peut avoir une vie heureuse et avec un chum ou une blonde et même des enfants. Clément tient à remercier ses parents pour le support, mais aussi son employeur, la ville de Blainville qui a su s’ajuster dans sa transition identitaire au travail.

« J’aurais aimé avoir accès à des alliés durant les moments difficiles, mais j’ai eu la chance de trouver le CSA. L’équipe m’a accompagné vers d’autres services adaptés ! ». Ce projet aidera plusieurs personnes qui se posent des questions ou qui vivent des difficultés liées à leur identité de genre ou leur orientation sexuelle » raconte Clément.

« L’homophobie ça fait mal» dit Nicolas Courcy qui a lui-même vécu de l’intimidation et de la violence à l’école à cause de son orientation sexuelle. L’homophobie désigne la peur ou la haine que certaines personnes éprouvent envers les homosexuels et les personnes trans. Ces situations sont souvent représentées par des préjugés, de l’intimidation, de la violence, de la discrimination ou du rejet trop présentes dans nos différents milieux. Les actes homophobes et transphobes n’affectent pas seulement les personnes issues de minorités sexuelles, mais aussi les personnes possédant des caractéristiques souvent associées à celles-ci.

Les membres de la diversité sexuelle ont souvent des besoins très spécifiques et sont, de façon générale, mal compris, mal accompagnés et mal référés dans les différents services ou programmes. Selon son expérience Clément raconte que : « quand ça ne marche pas à l’école, les gens en éducation et en santé se lance la balle comme une patate chaude. » C’est pourquoi il est essentiel de démystifier cet état de fait et de sensibiliser les personnes qui pourraient observer des situations déplorables. Le réseau des alliés se veut une réponse à ce problème.

Pour avoir de l’information, qui que vous soyez, peu importe votre milieu, communiquez avec Nicolas Courcy, intervenant LGBTQ au Centre Sida Amitié, au 450.431.7432, ou par courriel : ncourcy@csalaurentides.com