logo journal leveil
icon journal
Une exposition sur la catastrophe aérienne de 1963

Gilles Charron

Une exposition sur la catastrophe aérienne de 1963

Publié le 08/07/2013

Les plus de 60 ans s’en souviendront; sept jours après l’assassinat de John F. Kennedy, la municipalité de Sainte-Thérèse se retrouvait en plein drame à son tour, alors qu’un avion s’écrasait à l’ouest de la 89e Avenue, entraînant dans la mort ses 118 passagers. Une foule de souvenirs liés à cette tragédie sont présentement exposés au Musée Joseph-Filion, au 6, rue Blainville, à Sainte-Thérèse.

En collaboration avec Air Canada, la Société d’histoire et de généalogie des Mille-Îles a mis sur pied, en souvenir des victimes, cette exposition, inaugurée en mai dernier, se poursuivra jusqu’au 29 novembre.

«C’était la pire tragédie aérienne à survenir au Canada, à ce moment-là», se souvient le président de la Société d’histoire et de généalogie des Mille-Îles, Gilles Charron, qui venait tout juste de commencer sa carrière de journaliste à La Voix des Mille-Îles. «J’ai été le premier à me rendre sur les lieux», raconte-t-il.

L’avion de modèle DC8-54F venait de décoller de l’aéroport de Dorval, cinq minutes auparavant, lorsqu’il a explosé en plein ciel, à 13 000 pieds d’altitude et en à peine 30 secondes. Il était 18 h 33 lorsque le vol 831 de la TCA est tombé.

Durant cinq mois, des enquêteurs fouilleront les moindres parcelles de terre où s’est écrasé l’avion. On a déplacé et tamisé pas moins de 26 000 verges de terre. Mais l’endroit était marécageux, de sorte que tous ses morceaux n’ont pu être retrouvés.

Pendant quelque temps, la machine à rumeur s’est mise en marche, l’idée d’un sabotage a même circulé dans la municipalité, connue à l’époque sous le nom de paroisse de Sainte-Thérèse-de-Blainville. Un témoin affirmait, par exemple, que les feux de l’avion étaient éteints au moment du crash, une situation anormale. L’enquête du gouvernement fédéral mettra fin au suspense, concluant plutôt à l’accident.

Ces parcelles de récits, et plusieurs autres, sont accessibles à tous les visiteurs qui se rendront au Musée. Pour l’exposition, les bénévoles de la Société d’histoire ont sorti des archives, des dizaines d’articles de journaux ayant paru à l’époque dans La Presse ou le Dimanche matin, pour ne nommer que ceux-là. Une foule de photos prennent également place dans les présentoirs de l’étage du bas, au Musée Joseph-Filion.

La conseillère municipale Marie-Andrée Petelle, qui enseignait à l’époque à l’école Plateau Saint-Louis, à Blainville, se souvient très bien de la journée du crash. «Ç’a été un évènement très marquant. Les gens ne pouvaient pas croire que ça arrivait chez nous. Moi, j’ai eu peur de prendre l’avion pendant un certain temps, confie Mme Petelle, qui a dû malgré tout, expliquer à ses élèves qu’un accident n’est qu’un accident». «Ça s’est parlé longtemps à Sainte-Thérèse», précise-t-elle.

Les 29 et 30 novembre prochain, les descendants des victimes sont attendus à l’occasion d’une cérémonie à la mémoire de leurs aïeux. Quelque 125 d’entre eux devraient se retrouver au Musée. Seuls deux Québécois faisaient partie des victimes; les autres retournaient à Toronto.