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<strong>Une conférence animée sur l’histoire du Québec</strong>

Marcel Tessier, conférencier devant la Société d’histoire régionale de Deux-Montagnes.

Une conférence animée sur l’histoire du Québec

Publié le 01/06/2012

Dans le cadre de sa programmation spéciale 50e anniversaire, la Société d’histoire régionale de Deux-Montagnes a accueilli, le 18 avril dernier, l’historien Marcel Tessier au Centre d’art La petite église, situé à Saint-Eustache, pour une conférence ayant pour thème L’importance de connaître notre histoire.

Près de 200 personnes se sont déplacées pour venir entendre le conférencier reconnu pour sa fougue et ses qualités de communicateur. L’évènement se tenait également dans le cadre du 250e du moulin Légaré et du 175e de la bataille des Patriotes.

Le conférencier, qui a été professeur pendant 35 ans, mais aussi chanteur d’opéra, chroniqueur radio et auteur, a visiblement gardé, à 78 ans, une passion pour l’histoire du Québec.

Il a commencé sa conférence en citant un personnage de l’histoire, Wilfrid Laurier, qui a dit: «Les Canadiens français n’ont pas d’opinion, mais des sentiments.» «Au début, ça m’a fâché, mais tranquillement, très tranquillement, je me suis rendu compte qu’il avait raison. Pour avoir une opinion, il faut connaître la chose dont on parle, son histoire. Si tu ne connais pas ton histoire, le gouvernement peut faire ce qu’il veut en jouant sur les sentiments», a reconnu M. Tessier. Par la suite, celui-ci a entamé son récit en faisant référence à l’enseignement qu’il a reçu en la matière avec les religieux, provoquant plusieurs rires de la salle.

Le conférencier a donc décortiqué l’histoire avec beaucoup d’humour et de digressions, rappelant que l’histoire d’autrefois se passe aujourd’hui. Il a ainsi traité du régime français qui a débuté avec la découverte, en 1534, de Jacques Cartier, puis qui s’est poursuivi avec l’établissement de la colonie française jusqu’en 1760 et le régime anglais qui dura jusqu’en 1867.

Il a aussi parlé de Champlain comme étant le père de la Nouvelle-France, des Autochtones et de certains personnages qui ont marqué le temps, comme Pierre Boucher, fondateur de Boucherville, et Paul de Chomedey de Maisonneuve fondateur de Montréal, des femmes qui ont façonné la ville, telles que Jeanne Mance ou Marguerite Bourgeoys, sans oublier l’intendant Jean Talon qui a remis la colonie sur les rails. Ce dernier a aussi, de rappeler M. Tessier, résolu le problème des femmes en faisant venir des orphelines de France en échange d’une dote pour se marier à un colon, établi le commerce avec les Antilles, a encouragé la culture du blé, de l’orge, et a fait venir les premiers chevaux.

C’est en abordant le régime anglais que Marcel Tessier s’est animé en parlant de la déportation des Acadiens, de la division des pouvoirs politiques du Haut et du Bas-Canada, de l’assimilation des francophones par les Anglais, notamment des méthodes violentes de John Colborne, et des Patriotes. «On est tellement peu fiers de nos Patriotes», a-t-il déploré.

Il a terminé sa conférence en lançant un avertissement sur l’attitude qu’adopte la population d’aujourd’hui avec des «C’est pas grave» concernant l’histoire ou la perte de terrain que subissent la culture ou la langue, ou encore que les Québécois sont de plus en plus une minorité: «Ne pas connaître son histoire, c’est comme ne pas en avoir. Un peuple qui n’a pas d’histoire n’existe pas.»