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<strong>Un boisé de 613 <strong>455 $ que doivent financer les propriétaires</strong></strong>

André Roy, propriétaire d’une unité de condo et porte-parole des 48 copropriétaires actuels des condos des Manoirs de la Gare.

Un boisé de 613 455 $ que doivent financer les propriétaires

Publié le 04/05/2012

Au nom des 48 propriétaires actuels de condos construits sur le site des Manoirs de la Gare, l’un d’eux, André Roy, s’interroge sur l’avis d’imposition de 5 631,71 $ que ceux-ci ont reçu le 29 février dernier afin de financer l’achat, par la Ville de Deux-Montagnes, du lot no 3 895 111 (la portion boisée longeant la 20e Avenue), au coût de 613 455 $.

«Avec cette somme multipliée par les 128 unités de condos, c’est clair que nous payons entièrement le boisé. Si la Ville désire tant conserver ce boisé, pourquoi en sommes-nous les seuls à en payer les frais, nous les propriétaires riverains?», s’est questionné, en entrevue, M. Roy.

«Qu’est-ce qui nous garantit que le boisé demeurera tel quel, que le zonage ne sera pas changé? Aujourd’hui, la Ville nous demande, à nous, copropriétaires ciblés par ce bassin de taxation, de lui rembourser le montant intégral de son achat; donc nous paierons entièrement un terrain qui appartiendra toujours à la Ville et qu’une administration subséquente pourra en disposer à sa guise», a renchéri M. Roy, qui s’interroge sur la suite des choses.

Rappelons que c’est au mois d’août 2008, qu’un protocole était conclu entre la Ville et le Groupe L’Héritage. L’entente venait, en substance, régir les modalités de construction des quatre bâtisses résidentielles (Les Manoirs de la Gare), situées sur la 20e Avenue, à Deux-Montagnes, à être érigées sur les lots acquis par L’Héritage, en octobre 2005, et qui au final, totaliserait 128 unités de condo.

L’entente stipulait également que le développement et la mise en valeur de ces terrains étaient conditionnels à la vente par L’Héritage du lot no 3 895 111 (la portion boisée longeant la 20e Avenue), au coût de 613 455 $, et qu’une taxe spéciale prévue aux règlements servant à payer la somme empruntée par la Ville serait prélevée des futurs propriétaires de condos à compter du 1er janvier 2011.

Or, aucun d’eux, déplore M. Roy, n’a été prévenu de l’existence d’une telle taxe, ni au moment de l’achat, ni après. Une obligation qui figure pourtant clairement à l’article C-3 de ladite entente et laquelle se lit comme suit: «L’Héritage s’engage à dénoncer à chaque acheteur d’une unité divise de condominium ladite taxe spéciale laquelle ne fait pas partie du paiement des infrastructures municipales ordinairement payées par le promoteur».

Invité à commenter la situation, le maire Marc Lauzon s’est montré catégorique: «Je suis prêt à m’asseoir avec eux et à discuter. Mais pour le moment, ce que je vois, c’est que M. Roy est malheureux d’avoir acheté sans savoir. Mais il ne fait rien pour trouver une solution: il n’appelle pas M. Dumoulin et il ne cherche pas d’entente avec la Ville. Je crois même qu’il nuit aux gens qu’il représente et qu’il les lèse», a-t-il laissé tomber.

Aussi, M. Lauzon affirme avoir discuté à deux reprises du dossier avec Benoît Dumoulin, président du Groupe L’Héritage, et que ce dernier n’attend qu’une chose: que ces gens l’appellent. «Sa volonté, c’est de régler la situation parce qu’il sait qu’il est dans le tort», a-t-il ajouté.

Malgré qu’une de ses employées ait rappelé afin de «filtrer», a-t-elle dit, le contenu de nos questions, Benoît Dumoulin, n’a pas retourné nos appels.

Indiquons, en terminant, que le boisé en question affiche une superficie de quelque 40 900 pieds carrés. Acquis le 27 octobre 2005 par L’Héritage au coût de 10 $ le pied carré, il a été vendu, le 4 septembre 2008, à la Ville de Deux-Montagnes au coût de 15 $ le pied carré.