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<strong>Sorti de la délinquance grâce au bénévolat</strong>


Sorti de la délinquance grâce au bénévolat

Publié le 31/01/2013

Aider son prochain apporte autant à soi-même qu’aux autres. C’est ce qu’a compris André Desjardins Jr, un jeune homme de 27 ans, du secteur de Saint-Augustin, à Mirabel, qui a été récompensé pour son bénévolat, le mardi 22 janvier dernier, par le Carrefour jeunesse emploi (CJE) de Mirabel.

Une récompense fort appréciée pour ce jeune homme au parcours plutôt particulier. Condamné il y a quelques années à effectuer 100 heures de travaux communautaires pour des actes de délinquance, André Desjardins Jr a pris goût au bénévolat.

À la fin des travaux imposés, il a décidé de continuer à s’impliquer, heureux de constater le bien qu’il pouvait apporter en donnant de son temps à la Maison de la famille de Mirabel, pour Troc-tes-trucs, une activité écoresponsable d’échange de biens. Il participe aussi à la guignolée annuelle.

La directrice de la Maison de la famille, Carole Lavallée, a été touchée de voir le jeune homme s’investir bénévolement de plus en plus, après une période de délinquance. Elle a donc soumis son nom au CJE de Mirabel, qui souligne chaque année la contribution d’un bénévole dans le cadre de son programme de reconnaissance créé en collaboration avec le Forum jeunesse des Laurentides.

En arrivant au Centre culturel Jean-Laurin, mardi matin, André a eu toute une surprise de se voir ainsi le centre d’intérêt de la petite cérémonie visant à remettre le certificat de reconnaissance au bénévole de l’année. On ne l’avait pas prévenu. «Ça m’a touché, je suis encore surpris, a lancé spontanément le principal intéressé en fin d’après-midi. Ça ne m’était jamais arrivé d’être remercié comme ça. Je suis fier de moi et content

Après avoir vécu une jeunesse difficile, André considère son expérience de bénévolat bénéfique pour lui. Un peu, beaucoup, à cause de l’attitude accueillante et chaleureuse des gens à la Maison de la famille, précise-t-il: «Avant, je n’aidais pas beaucoup. Cette expérience m’a appris le partage. Ça m’a donné le goût d’aider le monde. J’ai découvert que j’aimais aider, que l’altruisme fait partie de ma nature. Je l’ignorais. Je vois que ça fait du bien de donner sans être payé

Et son altruisme ne s’arrête pas là. Désormais, lorsqu’il part en voyage dans les pays du Sud, il emporte une valise pleine de vêtements d’enfants qu’il distribue aux parents pauvres sur place. «Juste pour le sourire qu’ils affichent lorsque je leur donne les vêtements, ça vaut la peine de le faire», fait-il remarquer.

La directrice de la Maison de la famille considère important de souligner l’exemple d’André. «En ce moment, dit-elle, nous avons des problèmes avec la relève en bénévolat. Donc, lorsqu’on en a un qui s’implique, on le reconnaît. Ça donne une image positive de l’implication citoyenne

Selon elle, les bénévoles se font rares chez la génération des 30-55 ans. À qui la faute? Peut-être à la gouvernance rigide reconnue de certains organismes caritatifs, à leur mode de fonctionnement un peu trop conservateur, pense Mme Lavallée. «Si on veut que les gens s’engagent, il faut avoir une gouvernance plus souple, plus démocratique. Il faut actualiser nos pratiques et laisser de la place à ceux qui amènent des idées», insiste-t-elle. «La relève, ce n’est pas menaçant. C’est actualisant