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Seulement au Masters

Seulement au Masters

Publié le 16/04/2013

Le Masters est unique! Elle est unique de plusieurs façons cette première étape du grand chelem du golf et elle l’a démontré encore une fois le week-end dernier. D’abord unique dans la composition de sa liste des participants; on ne se qualifie pas pour le Masters, on y est invité. Y sont invités ceux qui depuis 77 ans ont endossé le veston vert, emblème de la victoire à ce tournoi, et ce, tant et aussi longtemps qu’ils le veulent bien. Les premiers sont évidemment morts, mais les Palmer, Nicklaus et Player participent encore à la compétition Par 3 du mercredi; et parmi les inscrits on y retrouvait encore cette année, les Crenshaw, Woosnam, Stadler, Watson, Lyle, notre Mike Weir, et les surprenants quinquagénaires Fred Couples et Bernhard Langer.

Y sont aussi invités ceux qui ont remporté un championnat national grâce auquel un jeune Chinois de 14 ans, Tianlan Guan, champion amateur Asie-Pacifique, a pu partager la scène du Augusta National avec les grands du golf, éviter le couperet du vendredi et remporter le Trophée du meilleur amateur. Où, ailleurs qu’au Masters, pourrez-vous voir un Chinois de 14 ans (Guan), un Italien de 19 ans (Manassero) et un Texan de 61 ans (Crenshaw) se serrer la main sur le vert du 18e trou?

Mais à ces unicités déjà nombreuses au Masters, s’en sont ajoutées quelques unes lors du dernier week-end. La première et celle qui devrait être la principale, aura été la première conquête du veston vert par un Australien, Adam Scott. Après l’ascension de Jorge Mario Bergoglio à la papauté, nous sommes venus bien près de voir un deuxième Argentin accéder au trône ultime du golf, mais le solide roulé de l’Australien Scott au deuxième trou de prolongation a mis un terme aux espoirs du costaud Angel Cabrera. Cette victoire met finalement un baume sur plusieurs décevantes deuxièmes places de nos insulaires cousins du Commonwealth, mais de là à s’associer à l’enflure verbale du commentateur américain qui supposait que «l’Australie tout entière retenait son souffle», il y a une marge. Comme on dit ici: «Pousse, mais pousse égal!»

Malheureusement, le livre de règlements sera venu jeter une ombre sur ce week-end autrement idyllique pour la gent golfique. D’abord, la pénalité pour jeu lent imposée au jeune Chinois Guan. Cet officiel n’accompagne sûrement pas les Furyk, Bradley et autres lors des tournois réguliers; si Guan était plus lent que ceux-là, il méritait sa pénalité, mais si la ronde a mis six heures à être disputée, Guan en était-il le seul responsable puisqu’il a été le seul puni? Et où était donc l’officiel lorsque Tiger a VOLONTAIREMENT contrevenu à la règle 26-1 et laissé tomber sa balle, non pas le plus près possible de l’endroit où elle avait été frappée, mais quelques verges derrière, de façon à s’avantager, comme il l’a d’ailleurs lui-même admis en entrevue après la ronde. Toutes les discussions entourant la décision du comité de pénaliser la vedette américaine pour deux coups au lieu de le disqualifier ne sont pour moi que pure rhétorique. Un golfeur de la trempe de Tiger ne peut ignorer la règle et qui plus est, prétendre l’avoir sciemment violée, mais de bonne foi. En admettant sa faute, et non pas son erreur, Tiger Woods aurait dû avoir l’honnêteté de se désister, comme l’ont fait plusieurs autres golfeurs en circonstances différentes. Comme le disait si bien le notaire Lepotiron «Dura lex, sed lex», suavement traduite par l’avare Séraphin «La loi, c’est la loi», peu importe qui tu es!