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<strong>Que retiendrons‑nous de Sotchi?</strong>

Que retiendrons‑nous de Sotchi?

Publié le 11/02/2014

Au moment d’écrire ces quelques lignes, les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi sont déjà bien entamés. Impossible de prendre ce genre de manifestation par un seul bout de la lorgnette, tellement il implique de dimensions.

Après quelques compétitions, le Canada figure en tête de liste des délégations olympiques à Sotchi. Non seulement compte-t-il le plus de médailles d’or, au nombre de quatre, et occupe-t-il la tête avec un grand total de neuf, mais plus encore: les sœurs Justine et Chloé Dufour-Lapointe ont remporté, respectivement, les médailles d’or et d’argent à l’épreuve de bosses de ski acrobatique chez les femmes. N’oublions pas la présence de leur aînée Maxime qui, malgré la déception qui l’habite, vit avec ses deux sœurs un moment unique. Non seulement les jeunes femmes ont-elles réalisé un exploit historique, mais cette performance les emporte dans un tourbillon médiatique monstre qu’elles-mêmes n’auraient certainement pas pu imaginer.

Deux autres Québécois, soit Charles Hamelin au 1 500 mètres en patinage de vitesse courte piste et Alexandre Bilodeau, à l’épreuve de bosses de ski acrobatique, ont confirmé les victoires qu’ils ont remportées aux Jeux de Vancouver, en 2010, alors que le jeune Mikaël Kingsbury, un jeune homme de la région, est ni plus ni moins que le dauphin de Bilodeau sur le plan mondial.

Même si les médailles ne sont pas encore en jeu à ce moment‑ci des Jeux, au hockey, le Canada ne vise rien de moins que l’or, tant chez les femmes que chez les hommes.

D’un point de vue politique, les Jeux de Sotchi ont aussi fait couler beaucoup d’encre. Du point de vue des droits humains, la Russie stigmatise l’homosexualité, refusant bêtement d’accepter toute une frange de sa population qui a droit de cité. De nombreuses initiatives d’appui à la communauté gaie, parvenues d’un peu partout sur la planète, n’auront pas fait fléchir les autorités russes, qui continuent de nier l’évidence. Les Jeux olympiques de Sotchi passeront aussi pour les Jeux de la démesure, avec un coût estimé à quelque 50 milliards de dollars (25 fois plus qu’à Vancouver), où flottent des odeurs de corruption.

Propreté oblige, 2 500 tests antidopage seront pratiqués, les cinq premiers sportifs de chaque épreuve seront systématiquement contrôlés. Des suspensions provisoires, tout juste avant les Jeux, ont été imposées à deux Russes et un Lituanien qui pratiquent le biathlon. N’empêche, depuis la multiplication des cas de dopage dans le sport – en fait, depuis la multiplication des tests positifs obtenus grâce à de meilleurs contrôles –, un nuage de méfiance pèse sur les athlètes, même ceux qui sont 100 % propres. Malgré toutes ces mesures, plusieurs observateurs estiment tout de même que les efforts en matière de lutte antidopage sont insuffisants.

Mais d’abord et avant tout, ce qu’il ne faudrait pas oublier, c’est que chaque athlète présent aux Jeux – tout comme ceux qui ne se sont pas qualifiés, d’ailleurs! – a travaillé d’arrache-pied et fait d’énormes sacrifices pour atteindre un tel niveau dans sa discipline. En fin de compte, c’est de cet esprit qu’il faudrait s’inspirer. Et vous, que retiendrez‑vous de Sotchi?