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<strong><em>«Prendre un p’tit coup»</em></strong><strong>

L’infirmière Carole Levasseur a présenté une conférence portant sur l’alcoolisme.

«Prendre un p’tit coup»

Publié le 02/04/2012

«Prendre un p’tit coup c’est agréable.» On l’a entendue plus d’une fois celle-là, mais qu’est-ce que prendre un p’tit coup? Quand doit-on s’arrêter? À quel moment notre consommation est devenue tolérable, voire une dépendance? C’est ce que l’infirmière Pivot en dépendance au CLSC Jean-Olivier-Chénier, Carole Levasseur, est venue éclaircir lors de sa conférence présentée dans le cadre de la 23e année des Belles Rencontres.

Une dizaine de personnes était au rendez-vous pour écouter la conférencière parler des bénéfices de l’alcool, de ce qu’est l’alcoolisme et des conséquences de cette dépendance.

Consommer un verre d’alcool est souvent associé à un moment de partage, de plaisir, de détente ou même de voyage. Cela permet également de prévenir les maladies du cœur et le cancer en raison du resvératrol, un fongicide présent dans la peau du raisin. C’est pourquoi on entend souvent le docteur Richard Béliveau affirmer que prendre un verre de vin rouge par jour a des effets anticancéreux.

Pour profiter de ces bénéfices, il faut savoir doser sa consommation. D’abord, une femme a droit à deux consommations standards dans une journée pour un maximum de dix par semaine tandis que l’homme peut prendre trois consommations standards dans une journée pour un maximum de 15. «Si on prend un verre tous les jours, la dépendance à l’alcool va s’installer», prévient Mme Levasseur.

Mais qu’est-ce qu’une consommation standard? Il s’agit d’une bière de 12 oz à 5 % d’alcool, d’un verre de 5 oz de vin à 12 % d’alcool, d’un verre de vin fortifié (porto) de 3 oz à 20 % d’alcool ou encore d’un verre de spiritueux de 1,5 oz à 40 % d’alcool. «Lors d’une occasion spéciale, si l’on boit plus de quatre verres standards, c’est considéré comme un abus d’alcool, indique-t-elle. Il est important de boire en mangeant, puisque ça ralentit l’absorption de l’alcool.»

On devient dépendant de l’alcool en en prenant un petit peu tous les jours. «Si on se nourrit mal, la dépendance va arriver plus vite. D’ailleurs, prendre le petit déjeuner est une façon de prévenir la toxicomanie. Il ne faut pas utiliser l’alcool pour répondre à des besoins de base. C’est dangereux», ajoute-t-elle.

Comme l’alcool est un psychotrope et un dépresseur, le système nerveux central va stimuler l’organisme pour contrecarrer ces effets. La personne va devenir tolérante à la quantité ingérée et devra augmenter sa consommation d’alcool pour retrouver la détente qu’il procurait. Et ainsi de suite. «Les gens pensent que l’alcool calme l’anxiété, mais au contraire, il crée l’anxiété», souligne la conférencière.

Elle a également parlé de la corrélation qui peut apparaître entre sa santé mentale et sa consommation d’alcool. L’alcool peut augmenter une humeur triste. Il y aurait d’ailleurs huit à dix fois plus de suicides. «C’est une mauvaise idée que d’inviter un ami qui ne va pas à prendre un verre. Il vaut mieux l’inviter à faire une promenade ou à prendre une bouchée», conseille Mme Levasseur.

Rappelons que l’alcool est irritant pour le tube digestif, de la bouche à l’intestin en passant par l’estomac. Il affecte le cœur et les vaisseaux sanguins, le cerveau et le système nerveux, ainsi que le foie. La consommation excessive d’alcool peut mener à des problèmes de santé irréversibles.