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<strong>Place à la poète Yolande Villemaire</strong>

L’organisatrice des Voyages au cœur de la poésie, Claudine Thibaudeau, s’est prêtée avec grâce et inspiration à la lecture de la poésie de Yolande Villemaire, accompagnée de l’instrumentiste André Dagenais.

Place à la poète Yolande Villemaire

Publié le 23/11/2012

C’est Yolande Villemaire, née dans le secteur de Saint-Augustin, à Mirabel, qui était l’artiste invitée de la dernière soirée des Voyages au cœur de la poésie présentée par Claudine Thibaudeau, le 30 octobre dernier, à la nouvelle bibliothèque Guy-Bélisle, à Saint-Eustache.

Silencieuse mais visiblement émue, l’invitée a écouté Mme Thibaudeau lui rendre hommage par la lecture d’une série d’extraits tirés de ses recueils de poésie, tandis que le musicien André Dagenais multipliait les notes sur différents instruments pour créer une ambiance appropriée aux textes.

Parmi les sept recueils publiés par la poète et romancière, la lectrice avait sélectionné des extraits de D’ambre et d’ombre, Les murs de brouillard et Micropoésie, un choix qui semble avoir plu à l’auditoire, à en juger par leur écoute attentive.

Avec ses pauses savamment calculées et ses intonations chargées d’émotion, la lectrice donne vie à l’écriture poétique et démontre de ce fait un talent lyrique plutôt rare. L’auteure invitée lui en a d’ailleurs fait la remarque. «C’est la première fois que j’entends lire ma poésie avec autant d’émotion», a lancé celle-ci avant de lire un extrait de L’ange de l’intelligence.

«Attends, mais attends me souffle les guides égarés, laisse, mais laisse la nuit violette descendre en toi. Respire, respire son parfum de fleurs de mai qui s’ouvrent dans la douceur de l’air. L’ange de l’intelligence déploie ses arborescences fractales au-dessus de nous, dans une autre octave. Et tu l’entends poète, tu l’entends. Tu sens, je sais, tu sens l’amplitude de sa présence subtile. Écoute le vent de cette nuit violette, son timbre, la justesse de sa signature vibratoire. Écoute poète, écoute.»

C’est un peu le ton fluide que l’on retrouve dans la douzaine de recueils publiés par l’auteure, qui a reçu depuis le début de sa carrière, en 1974, plusieurs distinctions pour son œuvre poétique et littéraire. Car celle-ci se fait aussi romancière avec dix bouquins publiés sous sa signature.

Marquée par ses deux années vécues dans l’ashram de Gawesh Puri, en 1989-1991, elle a écrit Le Dieu dansant, suivi 12 ans plus tard de India, India, deux histoires où la culture indienne prédomine. Elle affirme avoir pondu le premier sous l’influence d’une mémoire akashique, préparée par ses longs mois de médiation intensive. «J’ai écrit sans me censurer», dit-elle, convaincue que l’exercice méditatif répété peut se révéler libérateur.

La soirée hommage du 30 octobre prenait d’ailleurs une signification toute particulière pour Yolande Villemaire. «C’est le 30e anniversaire de mon initiation», a-t-elle souligné, avant d’ajouter que sa vie a pris, depuis, une direction plus incarnée. «Aujourd’hui, je me sens plus proche de mes racines amérindiennes.»

Si l’hindouisme et sa culture amérindienne lui ont donné matière à réflexion, elle confie toutefois avoir développé son style imagé au fil des ans au cégep André-Laurendeau, alors qu’elle tentait d’intéresser les jeunes étudiants de ses cours de littérature à la poésie.

Participant régulièrement à divers événements littéraires et poétiques au Québec et à l’étranger, son œuvre est reconnue. Sa poésie est traduite en anglais, en espagnol, en italien, en roumain, en allemand, en catalan et en islandais.