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Péril en la demeure.

Péril en la demeure.

Publié le 06/04/2011

Au moment d’écrire ces lignes, chers amis supporteurs indéfectibles du CH, il ne leur reste que trois matchs à jouer dans cette saison 2010-2011. Celle-ci, marquée par le retour en grâce de l’enfant prodigue Carey Price, par l’éclosion du défenseur recrue P.K. Subban, par la performance plus que passable de Tomas Plekanec (il est toujours le meilleur compteur de l’équipe malgré un inquiétant récent passage à vide) et par l’absence prolongée des défenseurs-vedettes Andrei Markov et Josh Gorges, aura été somme toute satisfaisante compte tenu de la très grande discrétion au tableau des marqueurs du trio-vedette des Gomez, Cammalleri et Gionta.

Et, à moins que les Hurricanes de la Caroline ne gagnent tous leurs matchs restants et que nos chouchous ne perdent tous les leurs, il est plus que probable que les Canadiens feront partie des seize équipes qui se battront (?) pour s’accaparer de la coupe du Lord Stanley.

Péril en la demeure? Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil aux statistiques des sept derniers matchs pour comprendre que, à moins d’être un optimiste inconditionnel partisan du CH, il y a effectivement de bonnes chances que nos Glorieux prennent des vacances en avril. Seize buts en sept matchs, dont cinq par le défenseur recrue P.K. Subban! Seize buts en sept matchs, dont huit dans une raclée de 8-1 infligée au misérable Wild du Minnesota! Mise à part cette curée, huit buts dans les six autres rencontres suivantes, dont trois humiliantes défaites par blanchissage! Outre P.K. avec cinq, les autres marqueurs ont été Mathieu Darche (3), Andrei K. (2), et tenez-vous bien Ryan White, Tom Pyatt, Travis Moen, les défenseurs Roman Hamrlik et James Wisniewski. L’autre, finalement et pas trop tôt, celui de Mike Cammalleri! Sept buts sur seize ont été l’œuvre des défenseurs pendant que les Gomez, Gionta, Pouliot et autres supposés générateurs d’offensive étaient incapables d’en mettre une derrière le gardien adverse. Péril en la demeure? À n’en pas douter!

Par contre, il faut se rappeler qu’en 1993, l’équipe dirigée par le maintenant honorable Jacques Demers n’avait pas non plus brillé de tous ses feux en fin de saison régulière. Il ne faut pas non plus oublier que l’an dernier, le Tricolore avait causé toute une surprise en éliminant coup sur coup Washington et Pittsburgh, après s’être qualifié pour les séries au tout dernier match du calendrier régulier. Il faut cependant dire que sans les prouesses de saint Jaroslav, les partisans de la Sainte-Flanelle se seraient adonnés au golf sans retenue beaucoup plus tôt.

Qu’en sera-t-il lors des prochaines séries, en supposant bien sûr qu’ils en seront? Jacques Martin regrettera-t-il d’avoir utilisé Price dans plus de 70 matchs, un record de Jacques Plante et Gerry McNeil datant des années 1960 alors que la destination la plus éloignée des six équipes de la ligue était Chicago? Les gros canons (?) offensifs vont-ils finalement sortir de la torpeur qui les a paralysés toute la saison? Une chose est sûre! Avec les largesses permises dans la LNH, Carey Price va voir beaucoup de circulation devant et dans le cercle supposément réservé aux gardiens. Et la recrue P.K. risque d’être la cible des «attaquants de puissance» ennemis, particulièrement ceux des Bruins et des Flyers, si leurs chemins se croisent. Croyez-moi que la notion de terminer les mises en échec sera en vigueur plus que jamais en séries éliminatoires, ce qui risque de rendre un peu plus craintifs les fragiles et diminutifs porte-couleurs montréalais. Péril en la demeure? You bet!