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<strong>Notre région n’est pas le paradis des locataires</strong>

Notre région n’est pas le paradis des locataires

Publié le 26/02/2013

La Commission populaire itinérante sur le droit au logement s’est arrêtée récemment à Sainte-Thérèse, dans le cadre de sa tournée des 17 régions du Québec. Une vingtaine de personnes et d’organismes sont venus témoigner de la situation qui sévit dans la région.

Cette enquête initiée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) permettra aux commissaires de dresser un portrait de la situation des locataires québécois, leurs besoins et les problèmes auxquels ils font face. Au terme de cette tournée, les commissaires doivent remettre un rapport aux gouvernements fédéral et provincial, avant la fin du présent mois.

L’audience a permis aux commissaires Jean-Marc Piotte, Sylvain Lafrenière et Dolores Durbau de constater que la situation des locataires de Sainte-Thérèse et des environs est loin d’être paradisiaque.

La pauvreté, l’itinérance, les problèmes de santé mentale constituent des obstacles de taille pour trouver un logement salubre à un prix décent ou pour envisager un déménagement, compte tenu des coûts qui y sont liés.

«J’habite un sous-sol, il y a de la moisissure et le propriétaire ne fait rien. Il m’augmente trop et je n’ose pas dire non. Je m’empêche de manger pour payer mon loyer. Je n’ai pas les moyens de payer un camion pour déménager», a laissé savoir une dame dans la quarantaine.

«Mes fenêtres sont mal isolées, l’air passe et ça pue. Mon propriétaire ne fait jamais rien. Ça fait 20 ans qu’on attend une place dans un HLM. Si je dis que je vais à la Régie du loyer, le propriétaire va me mettre dehors et je ne peux pas déménager. Qu’est-ce que je peux faire?» a demandé une autre citoyenne aux commissaires.

Celle-ci a soulevé un aspect qui a par ailleurs été repris par d’autres intervenants; la Régie du logement a pignon sur rue à Saint-Jérôme. Elle dessert les Laurentides et aussi les Basses-Laurentides, entraînant de ce fait une période d’attente très longue pour y voir traiter une cause.

Serge Gilbert, du groupe APEL, qui représente 110 000 personnes sur le territoire de Saint-Eustache, Saint-Placide et Sainte-Marthe-sur-le-Lac, entre autres, a pour sa part insisté sur le fait que la pénurie actuelle de logements touche particulièrement les familles monoparentales, dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis quelques années. «Les besoins actuels sont de l’ordre de 3 009 nouveaux logements, seulement pour combler la pénurie actuelle. Il y a aussi un nombre croissant de logements ayant besoin de réparation», a indiqué M. Gilbert.

Dans ce contexte, explique ce dernier, certains propriétaires louent le sous-sol de leur bungalow, même si cela leur est interdit, et en profitent pour imposer leurs conditions à leurs locataires qui, sans bail, n’osent se rebiffer.

Pour Serge Gilbert comme pour les autres intervenants qui ont témoigné devant la Commission (dont Droits et recours Laurentides et le Centre Rayon des femmes), Ottawa et Québec doivent prioriser la question du logement en créant un code national de salubrité, en investissant dans la construction de logements sociaux et en accélérant les délais de règlement devant la Régie du logement. Ils demandent aussi à Ottawa de maintenir ses subventions aux logements sociaux qui doivent se terminer d’ici 2016.