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<strong>Marc, oui mais…</strong>

Marc, oui mais…

Publié le 15/05/2012

Ça fait à peine deux semaines, mais c’est déjà une vieille nouvelle. Marc Bergevin est devenu le 17e directeur général des Canadiens de Montréal, l’équipe la plus couronnée dans l’histoire de son sport après les phénoménaux Yankees. Accueilli comme un sauveur par la presse montréalaise (rien de nouveau là, en attendant la passe au tamis), il a fait un passage remarqué à Tout le monde en parle (TLMP). Si on en juge par les résultats du NPD après le passage de Jack à TLMP, on va sûrement bientôt introniser Bergevin au Temple de la renommée du hockey. Bref, on n’en a que pour son humour contrastant avec la constipation de son prédécesseur, son humble origine à Pointe-Saint-Charles, sa reconnaissance envers ses parents, son sens de la famille, sa connaissance de la ligue, le fait d’être un ancien joueur qui attirera forcément le respect et finalement, toutes les relations développées et cultivées à titre d’adjoint à Chicago. Mais surtout, surtout, il a juré de redonner au CH son caractère québécois et francophone. Ben là, c’est dans la poche!

Remarquez que je suis aussi très heureux de voir un Québécois dans la chaise du directeur général, mais je pense que Bergevin (pas question de Monsieur, ça fait trop Gauthier) comprendra vite que ces deux dernières semaines, c’était la partie facile. Il lui sera sans doute aussi facile de s’entourer de francophones au 7e étage même s’il songe à Rick Dudley comme adjoint. Avec Serge Savard comme conseiller, il a confirmé que Larry Carrière conservait son poste et il n’aura que l’embarras du choix pour en trouver d’autres. Idem pour l’entraîneur de l’équipe: Patrick Roy, Michel Therrien, Bob Hartley, peut-être Alain Vigneault, Guy Carbonneau, Clément Jodoin comme adjoint et plusieurs autres sont tous des candidats francophones crédibles et disponibles pour le poste. Ça risque toutefois de se compliquer, lors du repêchage de juin afin de remplir la promesse de québéciser l’équipe.

Le CH y choisira au 3e rang. Si on jette un coup d’œil sur les dix meilleurs espoirs, on y retrouve Yakoupov, Murray, Grigorenko, Galchenyuk, Ceci, Maata, Rielly, Reinhart, Trouba et Faksa. Vous conviendrez que pour québéciser, ça part plutôt mal. Mieux encore, selon le classement de la LNH, ne figurent que cinq joueurs parmi les cent premiers dont le nom est à consonance francophone (ce qui parfois ne veut rien dire), dont les plus connus sont Stefan Matteau (17e, USA-U18) et Charles Hudon (95e, LHJMQ). Les échanges? Mais il va les prendre où les Québécois? Sont-ils disponibles et si oui, à quel prix? Marc va peut-être vite comprendre que ses amis d’hier ont aussi un job à faire et à protéger et que dans ce monde, c’est chacun pour soi. Un dernier point; Marc est un ancien joueur et de ce fait, on prétend qu’il attirera plus le respect des joueurs. Serge et André Savard, Réjean Houle et Bob Gainey, quatre des cinq derniers gérants généraux du CH, étaient aussi des joueurs et pas les derniers venus, et pourtant la dernière coupe Stanley remonte à bientôt 20 ans. Comme dirait Jean Perron, l’avant-dernier coach à étreindre la coupe, «Tu vas voir mon Marc qu’il y a loin des lèvres à la coupe!»