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La Ville demande aux citoyens de faire pression pour que cela cesse

Photo Michel Chartrand – Le conseiller municipal Patrice Paquette, président du CCU, avec une photographie de la tour érigée par la compagnie Rogers tout près d’un secteur résidentiel, à l’arrière des concessionnaires automobiles de la rue Dubois.

La Ville demande aux citoyens de faire pression pour que cela cesse

Publié le 15/07/2011

La Ville de Saint-Eustache s’insurge contre l’installation de tours de télécommunication sur son territoire, elle qui n’a virtuellement aucun pouvoir pour empêcher que soient érigés de tels équipements en sol eustachois.

C’est, dit-on, Industrie Canada qui décide de l’implantation des tours de télécommunication. Le cas précis que veut dénoncer la Ville porte sur une tour de 27 mètres qui a été érigée par la compagnie Rogers tout près d’un secteur résidentiel, à l’arrière des concessionnaires automobiles de la rue Dubois: «L’implantation de la tour Rogers nous a été imposée par Industrie Canada et elle vient défigurer le paysage urbain. Le règlement de zonage ne permet pas l’installation d’une antenne d’une telle hauteur à cet endroit et les critères applicables à un plan d’implantation et d’intégration architecturale ne sont visiblement pas respectés», a fait savoir le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, dans un point de presse à l’hôtel de ville.

Opposition multiple

Par la voie de résolutions adoptées par son comité consultatif d’urbanisme (CCU) et du conseil municipal, la Ville a rejeté la suggestion d’installer une tour d’une hauteur de 40 mètres au parc Clair Matin, mais, selon la Ville, Industrie Canada a décidé d’autoriser la construction de la tour de la rue Dubois en janvier 2011. À plusieurs reprises, le conseil s’est opposé à cette décision. «Nous sommes d’autant plus outrés par la situation que l’utilisation de cette tour est purement mercantile, a précisé le président du CCU, le conseiller municipal Patrice Paquette. Les représentants de Rogers n’ont pas été capables de nous prouver que la tour en question constituait un service d’urgence. Dans ce cas, nous aurions été plus favorables à son installation au bénéfice des citoyens.»

Les autorités municipales en appellent donc à l’implication citoyenne. Selon les informations fournies par la Ville, aucun citoyen concerné par l’installation de cette tour – la loi exige la consultation de citoyens situés dans un rayon de 81 mètres de la tour – n’a répondu à l’envoi de lettres effectué par la compagnie.

«Ceci est un détail crucial parce que ni la Ville, ni le gouvernement provincial n’ont juridiction dans ce dossier, et comme ce sont les citoyens qui sont consultés dans ce genre de démarche, ce sont eux qui ont la voix pour s’objecter à de telles installations dans leur quartier par des entreprises de télécommunications. Les citoyens peuvent et doivent se faire entendre pour que cessent de pousser comme des champignons des tours aussi inesthétiques qu’imposantes», précise M. Paquette.

«Ce que nous déplorons, c’est l’impasse devant laquelle les villes se retrouvent lorsque vient de temps de choisir un emplacement pour ces tours. Dans le cas qui nous concerne, l’entrée de ville était loin d’être notre choix pour cette imposante installation», a pour sa part déclaré le maire Charron.

La Ville n’a pas l’intention de suivre la voie légale pour se faire entendre, ne voulant pas attribuer de budget pour des poursuites qui seraient perdues d’avance. Elle demande cependant aux citoyens de rester vigilants et de faire pression pour que cesse l’installation de tours de télécommunication. Elle souhaite voir d’autres villes dénoncer l’état de fait.