C’est l’une des plus anciennes maisons du Vieux-Saint-Eustache. Pour la petite histoire, elle avait été construite dans la deuxième moitié du 18e siècle, puis a été détruite en 1837 lors de la grande bataille du 14 décembre, entre Patriotes et Anglais, et n’a été reconstruite qu’en 1890.
Le maire de l’endroit Pierre Charron n’avait d’ailleurs pas manqué de raconter l’histoire à la première ministre Marois, lors de son passage à la Fête nationale, l’an dernier. En apprenant le soutien financier que lui octroyait le ministre Maka Kotto, il a compris que ses confidences n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une sourde.
Réunis à la Maison Chénier-Sauvé, lundi dernier, le maire Charron, le conseiller municipal responsable des dossiers culturels, Raymond Tessier, et le député de Deux-Montagnes Daniel Goyer, étaient fiers d’annoncer cette nouvelle qui tombe à point puisque la tuyauterie a fait des siennes en décembre, forçant les organismes locaux à tenir leurs activités régulières ailleurs.
L’endroit a besoin de travaux de rénovation majeurs. La contribution financière du gouvernement permettra, entre autres, de réaliser des travaux de restauration sur l’enveloppe extérieure qui, faite de bois, est représentative des résidences bourgeoises construites à la fin du XIXe siècle.
Le maire formera un comité qui sera sous peu chargé d’analyser les travaux à effectuer et les coûts, qu’on ne veut pas exorbitants. «Il y a moyen de faire les choses correctement, de façon économique, de lui rendre son cachet, de la rendre fonctionnelle. Elle a un mandat culturel, mais elle devra servir à toute la population», a-t-il affirmé devant les élus et plusieurs représentants des organismes.
Le conseiller Tessier estime que les travaux seront terminés au plus tard au début de l’année 2016. Ancien conseiller municipal de Saint-Eustache, le député Goyer sait que cette subvention gouvernementale enlèvera une épine dans le pied du conseil, qui cherchait depuis un bon moment l’argent pour restaurer cette immense maison. En l’achetant, l’administration municipale avait d’ailleurs été critiquée.
«La persévérance et la volonté des élus municipaux font en sorte qu’aujourd’hui le patrimoine bâti peut refléter de manière fidèle le visage et la mémoire du passé. Mentionnons le manoir Globensky, le moulin Légaré et l’église de Saint-Eustache qui constituent des exemples éloquents d’immeubles patrimoniaux protégés sur le territoire», a-t-il souligné.
Pour lui, la maison Chénier-Sauvé n’est pas un lieu quelconque. «Il y a eu beaucoup de faits d’honneurs ici», a-t-il lancé, avant de confier qu’il s’y était ainsi retrouvé en compagnie de Pierre de Bellefeuille, qui y résidait, un certain soir du 15 novembre 1976. C’est dans le grand salon que le candidat péquiste avait appris qu’il était élu député de Deux-Montagnes, dans le premier gouvernement péquiste de René Lévesque.