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<strong>La discipline chez l’enfant: un art difficile</strong>

Brigitte Langevin est notamment spécialiste du sommeil chez l’enfant. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet.

La discipline chez l’enfant: un art difficile

Publié le 20/02/2014

À la demande de parents, Brigitte Langevin, auteure et conférencière spécialiste de l’éducation, est intervenue la semaine dernière dans le cadre d’une conférence tenue à la bibliothèque de Deux-Montagnes sur le thème de la discipline chez l’enfant.

Chaque parent est confronté à un moment ou à un autre à des difficultés dans l’éducation de ses enfants. Et surtout, chacun s’interroge sur la meilleure façon d’agir. Brigitte Langevin, auteure du livre Une discipline en douceur, a offert quelques clés pour réussir à une quarantaine de parents réunis dans la salle Annette-Savoie. Avec modestie et compréhension d’abord. «Un jour, dit‑elle, j’étais assise à votre place à la recherche de solutions. Eh oui, entendre crier son enfant, c’est agressif et il est parfois difficile de garder son sang‑froid.»

Comment alors réussir à transmettre de bonnes valeurs à son enfant? À lui imposer des limites sans se sentir coupable? «Notre objectif en tant que parent n’est pas de nous faire aimer de nos enfants, mais de les rendre autonomes», résume‑t‑elle.

La conférencière a invité les parents à faire preuve de cohérence dans l’exercice de la discipline, à ne pas céder par exemple à un caprice en public de l’enfant, de peur de se faire mal voir par d’autres parents. «Il faut accepter d’être jugé, critiqué, parfois au sein même de votre cercle familial.»

Brigitte Langevin a plaidé contre le recours à la violence physique (fessée…) et verbale. «J’ai moi-même donné des fessées à ma fille jusqu’à ses 4 ans. Un jour, j’ai dit stop et j’ai cherché d’autres solutions.» Le parent doit pouvoir mettre des limites fermes, sans cette violence. «Mais il ne faut pas céder non plus au marchandage, ni offrir des récompenses quand l’enfant accomplit une tâche normale. On peut en revanche le féliciter, reconnaître ses efforts, car il a besoin de reconnaissance», indique la spécialiste.

Surtout, le parent ne doit pas revenir sur les limites fixées. «Si on ne lui refuse rien, il deviendra un enfant à caprices, égoïste. S’il gagne sur votre autorité une fois, il sera tenté de recommencer. Mais attention, poursuit‑elle, il faut trouver des conséquences logiques à ces mauvais comportements, pas des punitions humiliantes

En dernier recours, Brigitte Langevin conseille de mettre «hors jeu» l’enfant, autrement dit, au coin. Et de rappeler aux parents qu’il fallait aussi prêcher par l’exemple. Si vous voulez que votre enfant range sa chambre, assurez-vous que la vôtre soit en ordre…

Malgré tous les conseils prodigués, Brigitte Langevin reconnaît la difficulté de la tâche. «Certains enfants sont plus difficiles que d’autres. Et puis cela demande beaucoup d’investissement, de patience. Quand un enfant a de mauvaises habitudes de sommeil et qu’on veut l’obliger à se coucher tôt, c’est long et difficile. Mais si l’on tient bon le premier soir, cela se passe mieux les suivants.»

Les mamans, majoritaires à la conférence, sont ressorties satisfaites. «Je l’avais déjà écoutée. Elle donne des solutions concrètes», a apprécié Sarah, mère de deux enfants. D’autres se sentaient rassurées. «C’est réconfortant, on se rend compte qu’on est sur le bon chemin.»

La prochaine conférence à la bibliothèque de Deux-Montagnes aura lieu le lundi 24 mars, à 19 h. Elle abordera un tout autre sujet: mieux comprendre les comportements de son chat.