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<strong>La CPTAQ désapprouve le site du maire</strong>

Une gare dans le secteur de Saint-Janvier

La CPTAQ désapprouve le site du maire

Publié le 27/08/2013

François Gendron, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a rendu public, le 22 août, l’avis de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) qu’il avait demandé au printemps dernier au sujet de l’emplacement préconisé par l’administration Meilleur pour construire une gare de train de banlieue à Mirabel.

On sait depuis la fin juin que l’Agence métropolitaine de transport refuse de donner son aval à la Ville de Mirabel pour implanter une gare telle que projetée sur la rue Victor, dans le secteur de Saint-Janvier, ce qui a fortement déçu le maire Hubert Meilleur, qui se bat depuis des années pour concrétiser ce projet.

Dans son rapport, la CPTAQ, qui avait déjà refusé deux fois d’approuver le projet dans la zone ciblée, évoque la perte de sols de bonne qualité pour l’agriculture ainsi que la déstructuration du milieu agricole advenant la construction d’une gare et des 400 stationnements tel que prévu dans le plan de l’administration Meilleur.

De plus, la CPTAQ estime que «l’implantation de cette gare à proximité du périmètre d’urbanisation aura pour effet de prolonger les usages non agricoles en zone non agricoles et de créer une brèche dans un milieu agricole actif et homogène», peut‑on lire dans le rapport de la CPTAQ.

La Commission juge que d’autres emplacements pourraient accueillir cette gare, notamment le terrain situé au nord‑est de la voie ferrée, entre les rues Charles et Victor, ou encore un site situé à 1 200 mètres de la rue Victor, au sud‑est, à la limite des municipalités de Blainville et de Mirabel.

«Ce que la CPTAQ nous dit, c’est qu’une gare de train de banlieue est possible à Mirabel sans affecter les activités agricoles», a commenté le ministre Gendron.

«Cet avis confirme mes préoccupations quant aux conséquences d’un tel projet sur la pérennité du territoire et des activités agricoles. Il nous rappelle aussi combien il est indispensable de protéger le patrimoine collectif que représente notre zone urbaine, un enjeu au cœur de la Politique de souveraineté alimentaire. Pour nos générations futures, il faut préserver l’intégrité du territoire agricole québécois», a précisé celui‑ci.

Que le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation s’immisce dans son projet de gare de train, qui relève d’abord de l’AMT et donc du ministère des Transports, avait toutefois irrité le maire Meilleur, qui l’avait publiquement dénoncé, en juin dernier.

Cependant, le ministre Gendron s’est prévalu de l’article 3 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles en vigueur depuis 35 ans pour justifier son intervention dans ce dossier. «J’ai fait le choix de réclamer cet avis à la CPTAQ, une première en 35 ans, parce que la préservation de notre territoire agricole est d’une importance capitale», a‑t‑il souligné.

Dans le document remis au ministre Gendron, à sa demande, la Commission explique avec force détails qu’elle ne veut pas que la gare serve de prétexte à faire du développement urbain de plus forte densité sur le territoire situé à son pourtour.