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La bataille

La bataille (d’après le roman de Patrick Rambaud): tome 1/3 (Dupuis)

La bataille

Publié le 19/06/2012

Récipiendaire en 1997 du Grand Prix du roman de l’Académie française et du prix Goncourt pour son roman La bataille publié la même année, fait rare dans le monde de l’édition, l’écrivain français Patrick Rambaud voit maintenant ce livre être adapté, 15 ans plus tard, en bande dessinée.

Inspiré d’un projet de roman sur les batailles napoléoniennes qu’Honoré de Balzac n’a jamais terminé, l’ouvrage de Rambaud raconte plus précisément la fameuse bataille d’Essling, considérée comme étant la première grande hécatombe de la guerre. Une bataille que livra la grande armée de Napoléon 1er au mois de mai 1809 contre les troupes autrichiennes. Une bataille qui, après 30 heures et sur deux jours, a fait plus de 40 000 morts, soit 27 000 Autrichiens et 16 000 Français. Cela équivaut à un mort toutes les trois secondes. Aussi, cette bataille a fait près de 11 000 mutilés au sein de la grande armée napoléonienne. Il s’agit aussi d’un premier échec militaire pour Napoléon, ce qui a nui alors à son prestige et a encouragé ses ennemis.

Plutôt que de recommencer sa version romanesque de la bataille déjà faite il y a 15 ans, Rambaud a décidé d’en confier l’adaptation à son ami Frédéric Richaud «parce qu’il connaît la valeur des mots». Le dessin a été confié à Ivan Gil parce qu’il fallait, écrit Rambaud en préface, «l’œil impitoyable d’un Madrilène pour raconter les horreurs de la guerre sans chichis, et cet affreux réalisme espagnol dans l’art du portrait».

Le premier tome de cette trilogie, qui comprend, en toute fin, des notes historiques de Patrick Rambaud et qui porte surtout sur la préparation de cette bataille, se lit donc comme une grande fresque historique illustrant, fort malheureusement, la tuerie de nombreux soldats afin de satisfaire les ambitions d’un empereur français et d’un archiduc autrichien. Le rythme du récit, la rigueur historique, et même de petites pointes d’humour ici et là, sans oublier ces scènes de combat illustrées par le dessinateur Gil, font donc de cette adaptation BD une belle occasion pour nous, Québécois, de connaître ce pan de l’histoire française.