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John McEwen: tout ne dépend pas que de l’homme

(Photo Pierre Latour) – John McEwen en compagnie de son œuvre préférée: Probe and Ladder.

John McEwen: tout ne dépend pas que de l’homme

Publié le 01/04/2011

Le Musée d’art contemporain des Laurentides accueille présentement (et jusqu’au 17 avril) le sculpteur canadien de renom John McEwen. Cet artiste originaire de Toronto a plus de 30 ans de métier et expose autant en Australie, en Allemagne, en Angleterre qu’au Canada. Le voici donc à Saint-Jérôme avec une exposition intitulée I think, où il exprime ses pensées à travers des objets souvent représentés par des animaux et des étoiles.

Ces œuvres sont le fruit d’une démarche artistique profonde qui, depuis 30 ans, accompagne l’homme à travers son travail de la matière, principalement l’acier. Une démarche qui est également intellectuelle. «Je pense avec des objets afin de comprendre que la vie sur terre est indépendante des projections qu’en fait l’esprit de l’homme», peut-on lire dans la description de l’exposition.

John McEwen confie, en entrevue, qu’il travaille l’animal, principalement le loup, pour sa fascination et sa capacité à rappeler à l’homme que l’animal ne dépend pas de lui, mais plutôt de sa relation avec lui. Pour John McEwen, l’animal représente le côté sain ou en santé du monde. Il explique d’ailleurs pourquoi il les représente pleine grandeur: «Je tiens à faire les animaux à leur taille, pour leur laisser la place qui leur revient.»

Il y a 20 ans, l’artiste a commencé à intégrer des étoiles dans ses œuvres. Il les affectionne pour leur côté mystérieux. «Personne n’a jamais touché une étoile, elles inspirent tout un espace imaginaire», dit-il. Elles sont également le point d’une réflexion sur le temps, comment les choses sont exponentielles et se développent rapidement. John McEwen fait donc de sa relation entre sa pensée et les objets, une réflexion sur l’humanité: tout ne dépend pas que de l’homme et de sa représentation du monde.

Il confirme également qu’il a des préoccupations environnementales et qu’il considère ses dernières comme les concepts de base à son travail. Les animaux sont d’ailleurs pour lui les gardiens de cette nature où il a intégré les étoiles pour en faire peser toute la présence et l’absence. «Quand on regarde Wolf and Deck de face, on ne sait pas ce que c’est. Ce n’est que sur le côté qu’on aperçoit l’animal. Comme nous, en tant qu’humains, on ne sait pas ce que pensent ou voient les animaux», exprime-t-il.

John McEwen est un artiste visiblement passionné par son art et la possibilité qu’il a de faire voir ses pensées à travers ses sculptures. En regardant l’exposition, on remarque l’évolution de ses œuvres. Plus les années avancent, plus on sent la dureté de la réflexion de l’artiste et l’urgence de la situation. Une exposition fort intéressante pour la démarche de John McEwen, où des installations contemporaines tentent de nous faire réaliser que si nous détruisons la vie sur terre, c’est à nos propres risques.

Le Musée d’art contemporain des Laurentides est situé au 101, place Curé-Labelle, à Saint-Jérôme. L’exposition est ouverte du mardi au dimanche de 12 h à 17 h.