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J’espère qu’on se souviendra

J’espère qu’on se souviendra

Publié le 05/03/2013

Il est drôle de constater comment des décisions qui semblent tomber sous le sens lorsqu’elles sont prises dans le vif de l’action peuvent s’avérer hasardeuses et même désastreuses des années plus tard.

Prenez le grand ménage effectué chez le Canadien par le tandem Bob Gainey–Pierre Gauthier lors du départ des Saku Koivu, Alex Kovalev et Mike Komisarek à un moment où son plan quinquennal, qui devait culminer par la nomination de Guy Carbonneau à titre d’entraîneur-chef, devait remettre la Sainte-Flanelle sur les rails. En se payant les services de Scott Gomez, Brian Gionta et Mike Cammalleri, entre autres, Gainey espérait donner un électrochoc à ses troupes, avertissant qu’il était prêt à prendre les moyens les plus draconiens pour obtenir les résultats escomptés pour une organisation qui nous a habitués, au cours des dernières années, à de bien maigres performances. Hormis un soubresaut en séries, l’année où Jaroslav Halák a joué les sauveurs, rien de tout ça n’est arrivé. Or, les piètres performances de Scott Gomez et la fin en queue de poisson de l’aventure de Mike Cammalleri avec le Canadien ont laissé bien des amateurs sur leur faim.

La dernière saison du Canadien a d’ailleurs ravivé les blessures des partisans du CH. Puis, un vent d’espoir a soufflé avec la venue de Marc Bergevin à titre de directeur général et la réembauche de Michel Therrien derrière le banc. Bien des observateurs sont toutefois restés sceptiques quant aux chances du Canadien de faire les séries cette année. Même le début de saison exceptionnel de nos préférés a été regardé d’un œil suspicieux, ce succès des tout débuts étant associé à la nécessaire lune de miel entre un nouveau coach et ses joueurs. Qu’à cela ne tienne, les deux hommes se sont mis à la tâche, le premier au moyen de décisions qui semblent judicieuses et le second, par un système de jeu efficace.

Oui, la nouvelle convention collective est venue brasser les enjeux et les défis qui se posent aux équipes de la Ligue nationale de hockey, particulièrement le CH, qui avait, au chapitre des salaires, de gros engagements à respecter. Le rachat du contrat de Gomez était dans la philosophie du club, et tant mieux si une clause de la nouvelle convention collective le permet. Le problème de production d’Erik Cole est arrivé pile pour le nouveau DG du Canadien, qui y a vu une occasion en or de se donner encore plus de marge de manœuvre sous le plafond salarial. Imaginez, même Michel Therrien a la main heureuse avec ses remaniements de trios qui ne cessent de produire des résultats qui font des jaloux un peu partout dans la ligue. Et ce, avec à peu près le même groupe de joueurs que l’an passé. Que retenir de tout cela? Que le travail et l’acharnement de chacun des membres d’une équipe valent bien plus que la possibilité de compter dans ses rangs un matamore de 250 livres ou un compteur de 60 buts. Nous avons la preuve parfaite que ce sont les joueurs qui, affichant une éthique de travail exemplaire et interagissant de façon cohérente à l’intérieur d’un système, peuvent faire la différence. Pour faire lever la sauce, il faut bien sûr que le coach vende bien sa salade aux joueurs. J’espère seulement que les gens se souviendront de ce que l’équipe est capable d’accomplir lorsque Michel Therrien accumulera les problèmes et que son congédiement deviendra une simple question de décision.