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<strong>Grave problème de financement pour les organismes communautaires </strong>

Sophie Gilbert

Grave problème de financement pour les organismes communautaires

Publié le 17/03/2013

Convaincu que tous y gagneraient en connaissant mieux le milieu communautaire, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) veut apporter un nouvel éclairage en lançant un document intitulé Les organismes communautaires des Laurentides, un investissement qui profite à tout le monde.

«Saviez-vous que les 133 organismes communautaires en santé et services sociaux des Laurentides fonctionnent pendant un an avec le budget qu’il faut à Montréal pour ramasser deux tempêtes de neige, soit environ 35 M$», a imagé la coordonnatrice du ROCL, Linda Déry, juste avant de dresser le portrait du milieu communautaire, devant la centaine d’invités rassemblés à Saint-Jérôme à l’occasion du lancement.

Pour le ROCL, le manque de soutien financier auquel font actuellement face les organismes communautaires est tout simplement inconcevable, compte tenu de l’ampleur de l’aide qu’ils apportent à la société.

Selon des données recueillies par le ROCL, le nombre d’heures de bénévolat dans les organismes communautaires correspond à 304 emplois à temps plein. «C’est encore plus que l’on pensait», fait remarquer Mme Déry. En analysant les données fournies par l’Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides, celle-ci a compté plus de 1 000 travailleurs œuvrant dans ce milieu.

«Et pourtant, les organismes peinent encore à joindre les deux bouts, faute d’un financement adéquat. L’étude fait ressortir que les salaires et les conditions de travail sont nettement sous la moyenne québécoise, malgré que le taux de diplomation y soit élevé», précise-t-elle.

Le document relate en effet qu’à peine le tiers (36 %) des organismes offrent des assurances collectives à leurs employés. La plupart des salariés ne bénéficient pas, sinon peu, d’un apport de leur employeur à un régime enregistré d’épargne-retraite. Les heures supplémentaires des travailleurs ne sont pas rémunérées ni reprises, puisqu’il n’y a personne pour les remplacer. Résultat? Un roulement de personnel élevé: deux départs pour trois nouveaux employés qui arrivent.

«C’est à n’y rien comprendre; notre présence auprès des personnes vulnérables a des retombées humaines et économiques essentielles pour les Laurentides», insiste la coordonnatrice du ROCL.

Alors que la contribution du Programme de soutien aux organismes communautaires du MSSS ne dépasse pas 56 %, les organismes doivent se débrouiller pour aller chercher la partie manquante de leur budget annuel, soit l’équivalent de 16,5 M$. «Nos troupes s’épuisent à chercher de l’argent dans un milieu saturé par des sollicitations de tous bords tous côtés», déplore Mme Déry.

Malgré les collectes de fonds qui se multiplient, l’argent amassé ne suffit toujours pas. La région aurait besoin de 11 millions de dollars supplémentaires par année, selon Mme Déry: «Pour faire notre travail comme il se doit, on a besoin d’un vrai financement qui soutienne nos missions et qui soit reconduit annuellement.»

Les répercussions sont pourtant bien concrètes dans la région des Laurentides, où l’accroissement de la population est constant depuis 20 ans. Les ressources d’hébergement en santé mentale sont en nombre insuffisant dans chacune des MRC laurentiennes. De plus, huit organismes ne reçoivent aucune subvention du PSOC (Programme de soutien aux organismes communautaires)malgré leur admissibilité.

 

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