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<strong>Fusion des HLM: Les locataires se sentent abandonnés</strong>

Fusion des HLM: Les locataires se sentent abandonnés

Publié le 07/02/2014

Les locataires des six HLM situés dans la MRC de Deux-Montagnes sont mécontents. Depuis la fusion de leurs immeubles et, par le fait même, la centralisation de leur administration à Saint-Eustache, ils n’ont plus de personne responsable sur place pour s’occuper de leurs problèmes, qui, au fil des mois, ne se règlent pas.

En août 2013, les offices municipaux d’habitation (OMH) de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Pointe-Calumet, Deux-Montagnes, Saint-Joseph-du-Lac, Saint-Eustache et Oka ont été dissous pour être remplacés par l’Office régional d’habitation (ORH), qui a été établi à Saint-Eustache sous la direction de Monique Ross.

Or, cette réorganisation a aussi changé la vie quotidienne des locataires des 425 unités de logement. Pour signaler un problème ou demander un service, ils doivent désormais s’adresser à l’ORH, ce qu’ils déplorent. Ils se sentent laissés à eux‑mêmes.

Conséquence? Un important manque de communication entre les locataires et la nouvelle direction, qui est d’autant plus accentué que la clientèle, majoritairement âgée, n’ose pas se plaindre en cas de problèmes. Lors de la rencontre avec L’ÉVEIL, le lundi 3 février dernier, à peine trois locataires sur une dizaine rencontrés ont accepté de dévoiler leur identité, par peur de représailles en se montrant trop bavards.

«Il faut que toute demande soit écrite et les personnes âgées ont peur de perdre leur logement s’ils déposent une plainte, explique Line Cabot, qui habite aux Cascades Deux-Montagnes. Avec l’ancien directeur, il suffisait de lui en parler, ce qui était plus rassurant pour les personnes âgées.»

À l’heure actuelle, les résidents de cet immeuble tentent de faire intervenir la direction de l’ORH auprès de locataires qui perturbent des voisins âgés, au point que les policiers ont été appelés sur les lieux. La direction de l’ORH n’a pas rappelé les locataires qui désiraient lui en parler.

À Pointe-Calumet, en l’absence d’un responsable sur place, une locataire règne dans l’immeuble tel un dictateur, signale pour sa part une dame qui désire garder l’anonymat. «Elle se mêle de tout, décide de tout. Les locataires la craignent», raconte‑t‑elle.

À La Villa du bonheur, à Saint-Joseph-du-Lac, la sécurité est déficiente, selon Diane Goyette, qui y réside. «Lorsque le bouton d’alarme-incendie se déclenche, personne ne vient l’éteindre. Si le feu prend réellement, ça ne sera donc pas pris au sérieux. On n’a pas de numéro de téléphone d’urgence et il n’y a jamais d’exercice de feu. La moyenne d’âge des résidents est de 80 ans. Nous, on ne veut pas vivre la même chose qu’à L’Isle‑Verte», souligne‑t‑elle.

De plus, La Villa du bonheur est aux prises avec des problèmes de moisissures. «Des inspecteurs se sont déplacés, mais il n’y a eu aucun suivi, assure Mme Goyette. Même la directrice Ross ne s’est pas manifestée à ce sujet», déplore‑t‑elle.

Quelle que soit la raison de leurs appels, les locataires des HLM affirment que la direction de l’ORH ne les rappelle pas. Ça les inquiète. Au nom des locataires, Mme Grenier en tire cette conclusion: «La fusion, ce n’est pas bon du tout. Depuis que nos directeurs sont partis, il n’y a plus rien qui fonctionne.»