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<strong>Faute de pain, on mange de la galette</strong>

Faute de pain, on mange de la galette

Publié le 13/11/2012

Je ne veux pas mépriser les sports qui font l’objet d’une attention dont ils n’ont jamais bénéficié à ce moment-ci de la saison, mais avouez que l’absence de nos pros au petit écran donne une plateforme formidable autant au hockey autre que celui de la planète LNH qu’à plusieurs autres sports normalement relégués aux dernières pages des cahiers sportifs. En effet, quand en novembre, avez-vous vu le Vendée Globe, cette extraordinaire course à la voile autour du globe, faire la une du cahier des sports de La Presse? Et le Vendée Globe n’est pas le seul à profiter de ce lock-out honni par plusieurs.

Vendredi dernier, c’est devant plus de 18 000 spectateurs qu’ont évolué les Bulldogs d’Hamilton, cinq à six mille personnes de plus qu’à tous leurs matchs présentés au Centre Bell depuis les dernières années. «Ce n’est pas encore ça», comme le chante Ginette Reno, mais ça approche les foules records établies par le Canadien junior du début des années 1970 au vieux Forum. Jamais les pages sportives n’ont accordé autant d’importance aux espoirs du CH à Hamilton et grand bien leur fasse, tout comme aux équipes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Ces dernières, particulièrement celle de la région de Montréal, ont droit à une visibilité accrue; c’est vrai que d’avoir Québecor Média comme actionnaire majoritaire, ça ne nuit pas non plus! Il en va de même pour les RDS, TSN et TVA Sports, où on peut voir des matchs de la Coupe des Quatre Nations ou de la Coupe Allemagne. La Coupe Allemagne? Saviez-vous seulement que ça existait avant le lock-out de la LNH?

Le football universitaire sort aussi grand gagnant du conflit de la LNH. Depuis quelques années, seule la SRC diffusait des matchs du Rouge et Or, des Carabins et des autres formations du Réseau du sport étudiant du Québec. Le niveau de football qu’on y présente est compétitif et intéressant d’autant plus que ses joueurs sont des gars de chez nous qui de surcroît se débrouillent très bien devant les caméras. En prévision du match de la Coupe Dunsmore, voici ce qu’avait à dire un joueur interviewé: «Face à cette équipe, on ne peut pas se permettre d’offrir une performance unidimensionnelle.» Pardon? Unidimensionnelle? Ce n’est pas la veille d’un septième match de la Coupe Stanley que vous risquez d’entendre de telles paroles. Bien sûr, on s’ennuie du hockey, mais «ça va mieux, je n’ai plus besoin de toi, ou si peu» pourrait-on chanter avec Madame Reno aux dirigeants et joueurs de la LNH.

Bravo à la Ligue de hockey junior AAA du Québec

La LHJAAQ fête cette année son 25e anniversaire, et pour ce faire, elle a renommé ses trois divisions du nom de joueurs qui y ont évolué et qui jouent maintenant dans la LNH. Ainsi, on a maintenant les divisions Alexandre Burrows, Martin St-Louis et David Perron remplaçant les Sher-Wood, SWD et MB30. Perron et Burrows ont tous deux disputé des saisons complètes, respectivement à Saint-Jérôme et Kahnawake. Quant à Martin St-Louis, il n’a joué que quelques matchs à Joliette. Je reconnais l’importance des commanditaires et de l’argent dans le sport, mais l’histoire devrait avoir aussi son mot à dire dans le choix de noms significatifs des divisions, trophées ou arénas. Si la Ligue midget AAA a besoin de suggestions pour remplacer les divisions La Coop, Reebok et C.C.M., on pourrait facilement leur suggérer Éric Desjardins, Vincent Damphousse ou Mike Ribeiro. Assister à un match du CH au Centre Maurice-Richard, une Coupe Grey au stade Sam-Etcheverry ou à une finale de la Coupe Stanley au Bobby Orr Arena, je rêve?