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<strong>Ernest Labelle quitte la Corporation du moulin Légaré</strong>

En plus de recevoir l’Ordre de Saint-Eustache

Ernest Labelle quitte la Corporation du moulin Légaré

Publié le 19/01/2013

Impliqué depuis 1995 au sein de la Corporation du moulin Légaré, celui qui a été nommé cette année Grand Citoyen, en recevant l’Ordre de Saint-Eustache, présidera son dernier conseil d’administration le 23 janvier. Sans l’ombre d’un doute, Ernest Labelle peut se retirer avec la satisfaction du devoir accompli.

«J’ai eu quelques ennuis de santé récemment et je viens d’avoir 75 ans. J’avais annoncé mon départ en 2010, mais on m’a demandé de rester pour les festivités de 2012. Ultimement, j’ai accepté de demeurer jusqu’à la nomination du nouveau président», de dire celui qui a présidé cet important organisme pendant 13 ans.

Ernest Labelle a accompli ses principaux objectifs avec haute distinction. Il voulait faire reconnaître le moulin, c’est fait. Il voulait le remettre en fonction, c’est fait. Il voulait faire restaurer le bâtiment, c’est fait. Il a de plus rempli le mandat d’organiser le tourisme dans le Vieux-Saint-Eustache.

«C’est sûr, indique M. Labelle, que ça me fait un pincement au cœur de quitter la Corporation. Il n’y avait qu’un seul employé à temps partiel quand je suis arrivé en 1995, soit le meunier Daniel St-Pierre, toujours actif. J’ai tissé de profonds liens d’amitié avec lui.»

Avant de prendre sa retraite comme travailleur, Ernest Labelle avait fait une carrière en administration au Vieux-Port de Montréal. Il avait une formation comme archiviste et comme historien.

Après trois mois à la retraite, il n’en pouvait plus. «Je n’aime pas regarder passer la parade et j’ai toujours été très impliqué. J’ai commencé à faire du bénévolat en 1994 avec la Société d’histoire régionale des Deux-Montagnes. J’ai mis de l’ordre dans les archives de l’organisme dans le sous-sol du manoir Globensky.»

M. Labelle a alors appris qu’il y avait un poste à combler au sein de la Corporation du moulin Légaré. Dès la première réunion avec l’organisme, il a accepté le poste de vice-président. «En 1995, les bénévoles faisaient ce qu’ils pouvaient, mais il fallait trouver du financement. Il n’y avait pas assez de revenus pour engager le meunier à l’année.»

Le mécanisme était toujours brisé parce que le meunier n’était pas là pour son entretien pendant l’hiver. Les visiteurs étaient souvent témoins de bris des installations. «Il fallait faire quelque chose, raconte M. Labelle, et la façon d’avoir du financement, c’était de faire reconnaître le moulin comme site historique par le gouvernement fédéral.» L’exploit a été réalisé après trois ans de démarches et le meunier a été engagé à l’année.

L’une des passions d’Ernest Labelle, c’est l’ébénisterie. Le président a mis de nombreuses heures à aider personnellement le meunier à réparer les structures du moulin. De plus, une seule des trois turbines du moulin fonctionnait. Datant de 1860, les turbines ont suscité un grand intérêt auprès d’ingénieurs d’Hydro-Québec afin de relever le défi de les remettre en marche. Après deux années de travail, les ingénieurs ont réussi et la société d’État a commandité les travaux.

«C’est devenu un centre d’interprétation majeur, soit le plus vieux moulin au Canada, âgé de 250 ans, et le seul qui fonctionne avec les mécanismes d’origine. Plutôt que quelques centaines de visiteurs par année, nous avons maintenant de 25 000 à 30 000 visiteurs sur réservation. Nous avons six employés à temps plein à l’année et 22 employés pendant l’été», a terminé avec fierté Ernest Labelle.