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<strong>Dossier Violence au hockey</strong>: <strong>Nos répondants se prononcent</strong>

Daniel Bergeron.

Dossier Violence au hockey: Nos répondants se prononcent

Publié le 11/12/2013

Quatre parents ont bien voulu répondre à trois questions précises concernant notre enquête. Les parents sont Daniel Bergeron, Caroline Dufour, Christine Gagné et Serge Lanthier. Les questions sont:

1‑ Le hockey est‑il plus violent que les autres sports d’équipe?

2‑ Pensez-vous que les fans et entraîneurs sont moins civilisés au hockey?

3‑ En quoi vous attribuez les incidents regrettables qui nuisent à l’image du hockey?

 

Daniel Bergeron

Père de deux enfants (1 garçon et 1 fille), expérience d’entraîneur au hockey, baseball et basketball. Il a aussi été officiel au hockey et au basketball. Son garçon pratique le hockey, le baseball et le basketball, et sa fille le soccer et la ringuette.

 

Réponse à la question 1: Je ne crois pas. Dans un contexte de compétition et peu importe la discipline, quand des adversaires se disputent la victoire, s’ils peuvent avoir un avantage physique, verbal ou non verbal, ils le feront. Sans être plus violents, il reste qu’avec la qualité de l’équipement supérieur, la vitesse du jeu qui a augmenté et les joueurs mieux entraînés, les contacts physiques liés à la pratique du hockey peuvent être dommageables. Dans d’autres sports d’équipe, même si les athlètes sont moins équipés, par expérience, je vous prie de me croire que les coups vicieux sont plus fréquents et plus néfastes.

 

Réponse à la question 2: Peu importe le sport, les officiels et les entraîneurs ont un rôle important à jouer afin d’encadrer et de prévenir le plus possible le risque de débordements.

 

Réponse à la question 3: Le laxisme au niveau de l’application des règlements n’aide vraiment pas. L’influence médiatique de même que, maintenant, les médias sociaux contribuent aussi à alimenter cette mauvaise perception.

 

Caroline Dufour

Mère de deux enfants (1 garçon et 1 fille). Expérience comme entraîneur et gérante à la ringuette. Sa fille joue à la ringuette et son garçon a déjà joué au hockey jusqu’au rang junior.

 

Réponse à la question 1: Peu importe le sport de contact, ça dépend de la façon dont le jeu est encadré. J’ai remarqué aussi qu’en avançant en âge, les joueurs s’en permettent plus. Je pense que le fait que certains parents sont moins présents aux matchs laisse les enfants plus enclins à en profiter.

 

Réponse à la question 2: Pas plus au hockey que dans les autres sports. Encore là, ça dépend des individus. J’ai autant vu des entraîneurs et des spectateurs à la ringuette ne pas se gêner pour engueuler les joueurs et les officiels sans trop de retenue.

 

Réponse à la question 3: Au manque de contrôle et d’impulsivité des participants, entraîneurs et partisans.

 

Christine Gagné

Mère de deux enfants (1 garçon et 1 fille). Son garçon joue au hockey et sa fille à la ringuette.

 

Réponse à la question 1: Selon mon vécu, c’est à regret – car j’adore le hockey quand il se joue proprement – que je me dois de répondre par oui. Cette tolérance aux règlements dans le hockey professionnel a des répercussions chez les plus jeunes.

 

Réponse à la question 2: Encore là, je réponds dans l’affirmative. Il y a encore beaucoup de parents qui semblent croire que leurs enfants vont atteindre la Ligue nationale. La notion de performance est omniprésente, et ce, même maintenant dans les catégories simple lettre. On me dit d’ailleurs que ce manque de civisme apparaît de plus en plus dans d’autres sports tels que le football.

 

Réponse à la question 3: Selon moi, cela a un rapport avec la masse de gens qui pratiquent ce sport. Plus de gens s’adonnent à une discipline, plus les incidents disgracieux risquent de faire les manchettes. Je crois, par ailleurs, que si les spectateurs étaient filmés lors d’un événement sportif, ils adopteraient des comportements plus sains.

 

Serge Lanthier

Père de deux enfants (1 garçon et 1 fille). Expérience d’entraîneur au hockey, baseball et soccer ainsi qu’à titre d’officiel au baseball. Son garçon a joué au hockey et agit maintenant comme officiel, pratique le baseball et a déjà évolué au football. Pour ce qui est de sa fille, elle évolue au niveau du soccer élite.

Réponse à la question 1: Je ne pense pas. C’est vrai que c’est un sport de contact, mais basé selon mon expérience comme hockeyeur, je peux vous dire que le hockey que j’ai pratiqué dans ma jeunesse était beaucoup plus rude et violent. Comme entraîneur-chef actuel d’un club junior AA, il y a même des fois où pendant quelques minutes, il n’y a aucune mise en échec qui se donne. Selon moi, dans d’autres sports tels que le soccer, où les contacts semblent moins tolérés, les blessures sont souvent plus dommageables, car il y a plusieurs gestes vicieux qui se donnent.

 

Réponse à la question 2: Je dirais que la culture du hockey au Québec conduit à une normalité dans les réactions démesurées des intervenants impliqués dans le déroulement d’un match de hockey. Par contre, pour avoir agi comme arbitre au baseball, avec la proximité des spectateurs, je peux vous assurer que ce n’est pas toujours joli à voir et à entendre, les réactions de certains parents et entraîneurs. Par ailleurs, mon fils a joué pendant une saison au football et je n’ai pas assisté à ce même genre de réactions abusives.

 

Réponse à la question 3: Le fait de tolérer les bagarres dans le hockey professionnel et dans le circuit junior majeur n’aide pas à dissocier la violence rattachée à ce sport. Maintenant aussi que l’on connaît les effets néfastes de commotions cérébrales à répétition, cela ne favorise pas non plus un sport de contact tel que le hockey.