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Des outils pour comprendre l’anxiété des enfants

Le thérapeute Stéphane Lafond a délivré de nombreux conseils aux parents

Des outils pour comprendre l’anxiété des enfants

Publié le 06/02/2014

Dans le cadre des conférences organisées par la cellule 6-12 ans, une table de concertation de la MRC de Deux-Montagnes et du sud de la MRC de Mirabel, Stéphane Lafond a traité de l’anxiété des enfants et des moyens, pour les adultes, d’y faire face.

Une thématique qui a visiblement interpellé les parents puisque plus de 120 personnes ont assisté à cette récente conférence. «L’anxiété est un mal dans l’air», reconnaît le thérapeute, qui y va d’un avertissement adressé aux parents: «L’enfant est une éponge, si vous êtes très anxieux, il le deviendra également. Restez sereins face à ces angoisses.»

Mais pour désamorcer l’anxiété de son enfant, encore faut-il d’abord la reconnaître. Il faut être attentif à certains symptômes: nervosité, difficulté à s’endormir, nausées, impatience, autodévalorisation… Il ne faut pas, dit M. Lafond, négliger ces réactions qui n’ont rien d’anodines: «Et surtout, il faut accepter la peur de l’enfant qui est réelle, même si pour nous, adulte, elle peut paraître ridicule. Invitez-le à s’exprimer sur sa peur de manière claire.»

Une fois ces symptômes repérés et la peur identifiée, il faut intervenir. «Un enfant anxieux a une partie insécure importante… Il faut travailler la partie sécure pour la faire grandir», explique le conférencier. «N’hésitez pas à valoriser les choses positives. Si votre enfant stresse avant d’aller à l’école, car il a des difficultés en mathématiques, mettez l’accent sur les matières qui se passent bien, la récréation où il s’amuse beaucoup», explique le conférencier. L’objectif étant de sortir le plus rapidement l’enfant du cercle vicieux: peur, isolement et faible estime de soi.

Stéphane Lafond a classé en trois catégories les réactions de l’enfant face à l’anxiété. Les «3 f»: freeze, fly, fight. Il se renferme, il fuit ou il se bat. Les parents doivent tendre la main à leurs enfants et ne pas simplement les sermonner. «Avec une simple phrase, comme Comment je peux t’aider? On peut désamorcer son anxiété.» Et ensuite, proposer une aide concrète pour sortir de sa difficulté. «S’il se chicane avec certains copains en jouant au soccer, il faut l’encourager à jouer avec d’autres amis, à d’autres jeux. Expliquez-lui clairement comment trouver d’autres amis: tu le salues, tu te présentes, tu lui demandes son nom, puis s’il veut jouer avec toi.»

De même, si l’enfant progresse dans sa lutte contre ses angoisses, il faut le féliciter, le récompenser. «Tu as réussi à prendre le bus tout seul. Tu as droit à 10 minutes de iPad. Attention à ne pas fixer d’échéances trop impressionnantes. À un enfant qui a peur de faire du ski, ne pas lui dire: Dans trois semaines, tu devras descendre la piste noire!»

Certaines angoisses sont de véritables phobies comme la peur du noir ou de l’eau. «Dans ces cas-là, il faut le désensibiliser. Il faut y aller par étape. Marcher au bord de l’eau, jouer au soccer sur la plage, mettre les pieds dans l’eau, puis les chevilles, puis les genoux. Sans forcer», conseille Stéphane Lafond. «Si on va trop vite, on court à l’échec.»

La cellule 6-12 ans proposera, enfin, le 12 février prochain, une nouvelle conférence gratuite portant, cette fois, sur la confiance en soi, avec Jean Bourque, orthopédagogue, formateur et conférencier, thérapeute familial et conjugal depuis 20 ans. Plus d’informations sur [facebook.com/cellule612] ou au 450-974-7556.