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Des fouilles archéologiques retracent des artéfacts du XVIIIe siècle

Photo Michel Chartrand – Les pièces retrouvées sont principalement de la poterie et de la vaisselle, mais aussi des ossements d’animaux, des pipes, un fer à cheval et une clé très oxydée.

Des fouilles archéologiques retracent des artéfacts du XVIIIe siècle

Publié le 05/07/2011

Lors des travaux de restauration effectués ce printemps au moulin Légaré dans le Vieux-Saint-Eustache, pas moins de 190 fragments d’artéfacts ont été découverts. D’autres travaux sont encore à venir et d’autres découvertes sont donc à prévoir.

La majorité des objets ont été trouvés lors de l’excavation le long du mur est. Les ouvriers ont été obligés d’excaver jusqu’aux fondations du moulin construit en 1762 pour refaire la dalle de ciment.

«Au total, nous avons répertorié 190 fragments. Nous avons réussi à en recoller plusieurs ensemble pour nous donner une meilleure idée des objets. Donc, ça nous donnait une centaine d’unités à analyser», a mentionné l’archéologue Julie Provençal.

Les pièces retrouvées sont principalement de la poterie et de la vaisselle, mais aussi des ossements d’animaux, des pipes, un fer à cheval, une clé très oxydée, beaucoup de vieux clous.

Julie Provençal a décrit quelques trouvailles: «Des poteries grossières que les femmes utilisaient pour faire la cuisine ou pour entreposer les aliments, certaines avec des becs verseurs, soit des cruches ou des contenants pour des liquides. Une quinzaine de bords d’assiettes que l’on retrouvait chez l’habitant dans les années 1800, dont certains plus minces, soit de la faïence probablement utilisée dans les grandes occasions. Des morceaux de tasses et d’autres de verres provenant de bouteilles, dont un avec l’inscription Montréal.»

Le président de la Corporation du moulin Légaré, Ernest Labelle, est alors intervenu: «Nous n’avons rien trouvé avec la mention inscrite de Saint-Eustache. Il y avait une grosse poterie à Saint-Eustache au XIXe siècle et il y avait plusieurs ateliers de poterie le long de la rivière du Chêne.»

Julie Provençal espère que les récentes découvertes vont permettre de fouiller davantage. «Comme c’est le long du mur, dit-elle, c’est un étroit fossé qui a été creusé. Si l’on poursuivait les fouilles, c’est sûr que l’on pourrait trouver beaucoup d’autres artéfacts.»

«Je suis sûre, a-t-elle ajouté, qu’il y a plein d’autres trésors dans le Vieux-Saint-Eustache et ailleurs sur le territoire eustachois. Il y a des cultivateurs qui ont fait des découvertes sur leur terrain qui remontent à la préhistoire. Des pointes de flèches laurentiennes qui datent de 8 000 ans ont été retrouvées à la ferme Cloutier dans le rang Fresnière.»

Près du moulin Légaré, de l’autre côté de la rivière du Chêne, il y a les vestiges de l’ancien moulin à scie. Tout le long des deux rives, il y a un bon potentiel avec les anciennes fondations de maisons.

Tous les objets retrouvés seront déclarés et un rapport sera remis au ministère de la Culture. Les objets demeureront entreposés dans les voûtes de la Maison de la culture et du patrimoine, à Saint-Eustache.

Les artéfacts seront accessibles pour le public lors des dimanches du mois d’août dans le cadre du Mois de l’archéologie. Lors des deux premiers dimanches, Julie Provençal présentera les artéfacts aux enfants et autres visiteurs. Pour ce qui est des deux derniers dimanches d’août, elle donnera des conférences sur l’archéologie industrielle en prenant exemple du moulin Légaré ainsi que sur l’évolution de la poterie selon les habitudes alimentaires des gens dans la collectivité. On peut s’inscrire en appelant au 450-974-5170.